De nombreux anticorps monoclonaux, administrés à l'hôpital par injection ou perfusion, ciblant la protéine de pointe du virus, ont aidé à faire face à l'épidémie de Covid. Mais, pour l’Agence européenne du médicament, ils ne semblent plus être efficaces face aux nouveaux variants.
On savait déjà que l’anticorps monoclonal Ronapreve (casirivimab/imdevimab) était inefficace sur les variants Omicron. Tout comme Regkirona (regdanvimab) qui, lui, n'est pas commercialisé en France. Mais avec les nouvelles souches émergentes de SARS-CoV-2 (Omicron BA.4.6, BA.2.75.2, XBB, et surtout BQ.1 et BQ.1.1, qui devraient devenir les souches dominantes en Europe dans les prochaines semaines), « il est peu probable que les anticorps monoclonaux actuellement autorisés pour le Covid-19 soient efficaces », a prévenu l’Agence européenne du médicament (EMA). Exit donc Evusheld (tixagevimab/cilgavimab) et Xevudy (sotrovimab), qui jusqu’alors étaient considérés comme « conservant une activité neutralisante malgré une perte partielle d’activité », selon l’agence du médicament.
Comment expliquer cette perte d’activité ? « Ces anticorps monoclonaux neutralisent le virus en se liant à la protéine de pointe présente à sa surface (la protéine Spike). Or les souches émergentes ont des mutations au niveau de Spike qui peuvent réduire la capacité des anticorps à se lier à elle », explique l’EMA.
Au final, les professionnels de santé doivent donc « envisager des traitements alternatifs, en particulier si des sous-variants tels que BQ.1 et BQ.1.1 deviennent majoritaires », conclut l’EMA. En ayant recours notamment aux antiviraux tels que Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir) et Veklury (remdesivir), qui ont des mécanismes d'action différents. Ces derniers « devraient conserver leur activité contre les souches émergentes », estime l’EMA. Toutefois, ils ne sont pas adaptés à tous les patients, notamment en raison de nombreuses interactions médicamenteuses.
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