Ultime coup de pouce à des entretiens qui ont du mal à s’ancrer dans les pratiques officinales, une revalorisation est accordée aux bilans partagés de médication (BPM) tandis qu’une ROSP exceptionnelle est prévue pour cette année.
Si la compétence des pharmaciens en matière d’accompagnement pharmaceutique de leurs patients n’est plus à démontrer, les outils que sont les entretiens et les bilans partagés de médication ont visiblement plus de difficultés à faire leurs preuves sur le terrain. Raisons régulièrement invoquées par les officinaux : le manque de temps et le faible niveau de rémunération.
Le message semble passé puisque l’avenant économique à la convention pharmaceutique, signé le 10 juin entre la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’assurance-maladie, prévoit une revalorisation des bilans partagés de médication (BPM). Celle-ci atteint 5 euros, voire 10 euros TTC en 2025, en lien avec la mise en application d’une « consultation longue de déprescription » par le médecin traitant. Ainsi, la première année, le premier et le deuxième entretien BPM seront rémunérés chacun 15 euros tandis que le troisième montera à 20 euros. L’analyse et son envoi au médecin traitant lors du premier entretien seront gratifiés de 15 euros supplémentaires. Ce sont donc 65 euros qui pourront être touchés dès la première année pour les BPM. Les années suivantes, le montant total est de 30 euros (10 euros pour le premier entretien, 20 euros pour le second).
Quant aux bilans asthme, AOD et AVK, ils seront rémunérés la première année 15 euros pour chacun des deux premiers entretiens, puis 20 euros le troisième. Les années suivantes, ces montants redescendent à 10 euros pour le premier entretien et 20 euros le second.
Le suivi des patients sous anticancéreux oraux au long cours (1) est rémunéré via trois entretiens (15 euros, 15 euros et 30 euros) la première année et deux entretiens (10 et 20 euros) les années suivantes. Les patients sous autres anticancéreux oraux (2) pourront être accompagnés moyennant trois entretiens (15 euros, 15 euros et 50 euros) au cours de la première année et deux entretiens (10 et 20 euros) les années suivantes. Grande nouveauté, la facturation sera effectuée à l’acte. C’est-à-dire que chaque séquence annuelle donnera lieu à une facturation selon un code acte dont le nom sera mis à disposition sur ameli.fr.
Autres précisions contenues dans l’avenant, les séquences d’accompagnement pour chaque année (les années 1 et les suivantes) doivent toujours être réalisées sur 12 mois. De plus, un patient ne peut être accompagné que par une seule pharmacie. La rémunération perçue pour un patient donné est limitée à une seule officine pour l’année de référence considérée.
Par ailleurs, afin de soutenir l’amorce de ces nouvelles missions, une ROSP exceptionnelle de 400 euros sera versée pour la réalisation en 2024 d’au moins un entretien auprès de patients atteints de maladies chroniques (antiasthmatique, anticancéreux, AOK, AOD ou bilan de médication). De même, 50 euros seront alloués pour la réalisation, en 2024, d’au moins un accompagnement des femmes enceintes.
(1) Patients de 18 ans et plus sous traitements par : hormonothérapie (tamoxifène, anastrozole, letrozole, exemestane), methotrexate, hydroxycarbamide, bicalutamide
(2) Patients de 18 ans et plus traités par un anticancéreux (autres molécules des classes ATC L01 et L02 administrés par voie orale)
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