Les difficultés structurelles de la répartition, aggravées par la crise sanitaire, ont incité OCP à ajouter une nouvelle ligne de facturation. Cette démarche passe mal auprès de nombreux pharmaciens, qui n’ont pas été avertis de cette « taxe Covid ».
Une nouvelle ligne de facturation dénommée FRO - pour franchise remise offre -, et à laquelle correspond un prélèvement de 135 euros n'a pas échappé aux pharmaciens clients d'OCP. Alors qu’ils n’en ont pas été informés par leur grossiste-répartiteur, certains se sont émus sur les réseaux sociaux de cette « taxe Covid ». Elle consiste, comme le signale un confrère d’Auvergne-Rhône-Alpes auprès du « Quotidien du pharmacien », « à prendre 135 euros par officine par mois pendant 3 mois pour financer la baisse d'activité du répartiteur liée au Covid-19. Cette ligne apparaît sous le nom de FRO ».
L’Union des pharmaciens de la région parisienne (UPRP), qui s’est saisie de l’affaire, dénonce l’iniquité de cette « contribution » puisqu’elle n’est pas proportionnelle au chiffre d’affaires de l’officine. Les officinaux sont eux aussi touchés par une baisse d'activité depuis le début de la crise sanitaire, ils ne trouvent pas acceptable que « ce soit à eux de combler la perte de la répartition », souligne René Maarek, président du syndicat. Il se dit conscient et solidaire des problèmes rencontrés par les grossistes-répartiteurs, des « partenaires vitaux » : « C’est la raison pour laquelle nous avons accepté une seule tournée pendant le confinement, en Ile-de-France. Cependant, nous subissons désormais une double peine avec cette contribution », déplore René Maarek. Il évoque l'éventualité d'un chantier commun qui demanderait la prise en compte de ces « indemnités de livraison » dans la subvention Covid accordée par les CPAM. « C’est à l’État d’aider la filière de distribution du médicament et non aux pharmaciens, déjà lourdement impactés, de combler les pertes des grossistes-répartiteurs », affirme-t-il.
Dans une récente interview accordée au « Quotidien du pharmacien », Hubert Olivier, président d’OCP, avait fait part de la situation dramatique dans laquelle se trouve la branche. Il avait insisté sur la nécessité d’une aide urgente de l’État pour faire face à la crise sanitaire et, à moyen terme, d’une réforme structurelle de la rémunération de la répartition. Interrogés sur la création d’une « taxe Covid », d'autres grossistes-répartiteurs, tels Alliance Healthcare, CERP Rouen et Phoenix Pharma, ont affirmé qu’aucun prélèvement de cet ordre n'est effectué auprès des pharmaciens.
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