Après l’enquête menée par l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) en mai dernier, les données du GERS dévoilées mardi confirment l’engagement limité des confrères dans la réalisation d’entretiens pharmaceutiques et de bilans partagé de médication. Alors que l’accompagnement des patients repose de plus en plus sur les officines, celles-ci doivent faire des choix face au manque de temps et de personnel.
Fin 2020, seulement 13 % des confrères avaient franchi le pas des bilans partagés de médication (BPM). Dix-huit mois plus tard, l’évolution est timide. Selon les données du GERS à fin mai 2022, 15 % des pharmaciens ont réalisé au moins un BPM ou un entretien pharmaceutique. Un chiffre peu éloigné des résultats de l’enquête de l’UNPF en mai dernier qui montrait le très fort écart d’engagement des confrères selon les missions, allant de 96 % quand il s’agit de la vaccination contre la grippe ou de 72 % pour le dépistage de Covid à 19 % pour les entretiens pharmaceutiques et 18 % pour les BPM. En cause, souligne l’UNPF, l’aspect chronophage de ces missions qui bute avec le manque de temps, de rémunération et de personnel.
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Le GERS met en avant la répartition géographique de la pratique des entretiens pharmaceutiques et BPM au regard de la répartition des pathologies chroniques, mais les correspondances ne sont pas systématiques. Ainsi, l’île de France représente 17 % des pathologies chroniques mais ne compte que 7 % des entretiens et BPM réalisés. En revanche, l’Occitanie et ses 10 % de maladies chroniques concentrent 18 % de ces mêmes entretiens et BPM. « Finalement on s’aperçoit que 1 % des pharmacies sont à l’origine de 50 % des entretiens et BPM, que 5 % des pharmacies réalisent 90 % de ces missions et que 15 % des officines ont au moins un entretien ou un BPM à leur actif. En moyenne, une pharmacie en fait 16 par an », souligne David Syr, directeur général adjoint de GERS Data.
À ses yeux également, la problématique est de réussir à réaliser les missions d’accompagnement qui ne cessent de s’étoffer, tout en continuant à assurer dépistage et vaccination au moment où l’épidémie de Covid repart en force, alors que les ressources en temps et personnel viennent à manquer. « Il y a l’envie de faire, les pharmaciens n’ont certainement jamais été aussi prêts, mais ça coince en termes d’organisation du temps, remarque David Syr. À noter que même si le nombre de pharmacies engagées dans ces missions a peu progressé, ce n’est pas neutre en nombre de patients qui en ont bénéficié. »
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