Annoncée le 22 juillet par le ministre de la Santé, l'autorisation des préparateurs en pharmacie à vacciner contre le Covid à l'officine est parue aujourd'hui au «Journal officiel ».
Il aura fallu moins d'une semaine pour qu'une mesure promise par Olivier Véran, ministre de la Santé, lors d'un webinaire avec les pharmaciens, soit traduite dans les textes. Un arrêté du 27 juillet, paru ce jour au «Journal officiel » autorise les préparateurs en pharmacie à administrer les vaccins contre le Covid sous la supervision d'un pharmacien « formé à l'administration des vaccins». Les préparateurs seront ainsi initiés à l'administration du vaccin au sein de leur officine, par leur titulaire ou tout autre pharmacien vaccinateur. Les préparateurs pouvaient déjà effectuer cet acte en centres de vaccination depuis le 8 juillet.
Cette mesure, motivée par l'urgence de déployer tous les moyens nécessaires pour vacciner rapidement la population, est une bonne nouvelle pour les syndicats de pharmaciens qui réclamaient depuis longtemps une évolution des missions des préparateurs. « Face à l'évolution de nos tâches, nous avons de plus en plus besoin de personnels polyvalents. Cela faisait plusieurs mois que nous réclamions l'élargissement de la vaccination aux préparateurs. Il était devenu crucial en cette période de congés d'été alors même que nous devons ouvrir plus de créneaux à la vaccination. Les préparateurs constituent une ressource humaine essentielle. Ceci d'autant plus que certaines pharmacies ne disposent pas d'adjoints », expose Philippe Denry, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), par ailleurs impliqué dans l'élaboration de la nouvelle formation de préparateur en pharmacie.
La vaccination par les préparateurs soulève cependant deux questions pour Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de la branche officine à la fédération nationale FO des métiers de la pharmacie. En effet, cet acte est inédit dans les missions du préparateur et il y a lieu de le considérer dans une revalorisation salariale. Pour l'heure, en l'absence de dispositif conventionnel, il revient à chaque préparateur de négocier individuellement une hausse de sa rémunération en fonction de son implication dans la vaccination à l'officine.
Par ailleurs, Olivier Clarhaut évoque un point de droit. Si la vaccination s'effectue comme l'ensemble des autres missions sous la responsabilité du pharmacien, la responsabilité pénale du préparateur peut être néanmoins engagée. Doit-il dans ce cas souscrire à une couverture d'assurance en responsabilité civile ? Une situation qui demande à être clarifiée selon le syndicaliste qui portera ces questions à la table des négociations lors de la commission paritaire, courant septembre.
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