Le marché des cessions maintient sa dynamique en 2022, en dépit de quelques flottements en début d’année en raison de la reprise du Covid et de l'élection présidentielle, selon les chiffres publiés pour la troisième année consécutive par CMV Médiforce.
À 80 % de leur chiffre d’affaires, voire 90 % dans quatre régions, les officines se cèdent en moyenne à 1,77 million d’euros. Ainsi, en se fondant sur ce critère, le marché bénéficie globalement d’une hausse des prix de vente de 8 % après avoir connu une chute de 2 % un an auparavant. « La hausse des taux d’intérêt depuis mai 2022 n’a pas affecté la valorisation des officines », constate Ludivine Almeida, directrice de CMV Médiforce, à l’origine de ces statistiques 2022, portant sur un panel de 399 cessions.
Des disparités continuent cependant de se creuser sur le marché des cessions. Une officine sur deux est valorisée au-dessus de 80 % de son chiffre d’affaires, une sur quatre au-delà de 90 %. Ce niveau de prix se pratique majoritairement dans quatre régions, les Pays de la Loire, la Nouvelle-Aquitaine, PACA et l’Île-de-France. En bas de l’échelle, se retrouvent la Bourgogne-Franche-Comté, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie, qui affichent des prix, certes en progression également, mais dont le niveau n’atteint que 77 %, voire 74 % du volume d’activité. « L’inflation des prix de cession en pourcentage du chiffre d’affaires se confirme sur l’ensemble du territoire », conclut l’étude de CMV Médiforce, relevant une « flambée des prix sur les côtes atlantique et méditerranéenne ».
Ramenée à l’excédent brut d’exploitation (EBE)*, et par conséquent à la rentabilité de la pharmacie, la valorisation connaît en revanche une certaine érosion. Alors que les pharmacies étaient estimées à 6,52 fois leur EBE en 2021, ce facteur n’atteint plus aujourd’hui que 6,18. Cette inflexion n’est pas nouvelle puisqu’en 2020, les fonds étaient valorisés à 6,76 fois l’EBE. L’Île-de-France est la région qui tire le mieux son épingle du jeu, puisque les officines y sont valorisées à 6,97 fois l’EBE, contre 6,69 en 2021. La Bourgogne-Franche-Comté, en revanche, affiche le facteur le plus faible à 5,26 (5,38 en 2021).
* Retraité déduction faite de la rémunération du titulaire.
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