Le téléphone de la pharmacie Dorval-Satre à Névez (Finistère) a été coupé sans raison il y a plus de 15 jours. Depuis, ballottée d’un service à l’autre, la titulaire se démène pour récupérer l’usage de sa ligne.
Tout a commencé dans la matinée du 21 janvier. Ce jour-là, Claudine Dorval, titulaire de l’officine de Névez (Finistère), constate que sa ligne téléphonique est coupée. C’est le début d’un long marathon, pas encore terminé. « J’ai tout de suite contacté le 3901 d’Orange, mon opérateur, qui m’a programmé un rendez-vous l’après-midi même pour y remédier », raconte au « Quotidien » la titulaire. Mais personne ne la rappelle ni ne se déplace à l’officine désormais privée de téléphone et de fax. Qu’à cela ne tienne, Claudine Dorval rappelle Orange le lendemain et explique de nouveau son problème, sans succès. Le lundi 24 janvier, nouvel appel au 3901. Une semaine passe sans que rien ne bouge. Et lorsque la titulaire rappelle le lundi 31 janvier, elle s’entend dire : « C’est le 1017, qu’il faut contacter, Madame. » Soit. Au 1017, on promet à la pharmacienne une réponse le jeudi suivant. Le 3 février donc, l’opérateur livre une réponse stupéfiante à son abonnée : « Votre ligne a été résiliée en mars 2021. » « Impossible, s’insurge la titulaire, j’ai utilisé et réglé un abonnement d’environ 150 euros par mois durant 10 mois avec une ligne résiliée ? Comment est-ce possible ? »
Se disant qu’elle aura peut-être plus de chance avec des humains en chair et en os, Claudine Dorval se rend en agence. Mais le cauchemar continue. Durant 1 h 30, l’employé s’entretient par téléphone avec les services techniques du 3901, qui le renvoient vers le 1017… Finalement, l’hypothèse qui tient la corde est l’écrasement de sa ligne lors d’un dégroupage effectué par un autre opérateur. Si elle a enfin une explication, la pharmacienne n’est toutefois pas tirée d’affaire. « Orange m’a proposé ce matin même de transférer mes appels sur mon portable… Mais c’est trop tard désormais, car j’ai déjà donné ce numéro à mes clients âgés et aux autres professionnels de santé avec lesquels je suis en contact », explique-t-elle, dégoûtée. Heureusement, l’informatique de l’officine, branchée sur une ligne distincte, n’a pas eu, elle, à souffrir d’interruption de service. « En revanche, ma campagne de vaccination a été freinée car beaucoup de personnes âgées utilisent le téléphone pour les prises de rendez-vous », regrette la titulaire.
En attendant que la pharmacie retrouve sa ligne, les clients, quand ils n’ont pas le numéro du portable de la titulaire, passent par le cabinet d’infirmières voisin de l’officine. Pour l'heure, seuls le système D et l'interprofessionnalité portent secours à la pharmacie Dorval-Satre empêtrée dans cette inextricable situation.
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