Entre 3 000 et 3 500 pharmaciens se sont retrouvés ce matin à Lille dès 9 h 30 sur la place de la République, point névralgique de toute manifestation dans la Capitale des Flandres, pour atteindre l’ARS en fin de matinée.
Plus que jamais l’heure était à l’unité dans cette intersyndicale USPO/FSPF qui est parvenue à fédérer dans le mouvement, l’ensemble de la profession, l’Ordre et les étudiants, ceux-ci ayant été libérés par leur doyen, comme s’en félicite Jean-Marc Lebecque, membre du bureau de l’USPO et titulaire à Marck (Pas-de-Calais). C’est donc un front uni, parlant d’une seule voix, qui a été reçu pendant une heure par le directeur de l’ARS. « Un échange constructif, tous les sujets ont pu être abordés, nos doléances ont été reçues avec bienveillance », reconnaît Jean-Marc Lebecque, ajoutant que l’ARS constitue un relais politique puissant en région. « Au-delà de nos revendications économiques, nous y avons défendu une certaine vision de la santé », affirme le représentant de l’USPO, estimant que « davantage que le ministère de la Santé, notre cible aujourd’hui est Bercy, voire Matignon ».
Souvent accompagnés de leur équipe, les pharmaciens n’ont pas hésité à sortir les fumigènes verts et les pancartes à l’humour carabin. Sans compter les innombrables allusions au député Marc Ferracci, « notre ligne rouge », admet Jean-Marc Lebecque en référence aux menaces que représente une dérégulation de la vente en ligne. Mais sous ces dehors festifs, les propos étaient graves. Le taux de grévistes supérieur à 90 % dans la région atteste de l’urgence de la situation. « Dans certains secteurs, tels que le Calaisis, le Cambraisis, le Boulonnais et l’Arrageois tout comme la métropole lilloise, nous comptons jusqu’à 100 % de grévistes », annonce Jean-Marc Lebecque. La mobilisation est à la hauteur des enjeux dans cette région qui a encore perdu 50 officines l’année dernière. Et les slogans interpellant les pouvoirs publics sur les pénuries de médicaments, jalonnaient le trajet de la manifestation. Une manière de rappeler à la population que leurs pharmaciens étaient - aussi - descendus dans la rue pour eux. Des patients qui, particulièrement dans les Hauts-de-France défendent bec et ongles leur officine : « Il n’y a qu’à voir les pétitions que nous avons récoltées et envoyées à Paris, c’était par paquet de dix ! »
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