Afin de redonner de l'élan au bilan partagé de médication (BPM) et d'intensifier la lutte contre l'iatrogénie, les URPS pharmaciens et médecins des Hauts-de-France lancent une expérimentation fondée sur un binôme pharmacien-médecin. Ce travail de concertation - rémunéré pour les deux parties - est destiné à prévenir les risques pour les personnes âgées de plus de 65 ans et à optimiser leur traitement.
Cette expérimentation sera lancée dans les Hauts-de-France au quatrième trimestre sous le nom d'Optimed (OPTImisation de la prescription MEDicamenteuse) et s'appuiera sur un binôme pharmacien-médecin traitant. Le point de départ de cette nouvelle relation est le bilan partagé de médication (BPM) qui, cinq ans après sa création*, s'essouffle et souffre d'un manque de visibilité auprès des prescripteurs, dans les Hauts-de-France comme ailleurs. Optimed propose donc, au sein du binôme volontaire, de mettre en relation le pharmacien avec le médecin traitant grâce à un outil informatique dédié. Le pharmacien sollicitera son binôme à chaque fois que le traitement du patient âgé de plus de 65 ans le nécessitera, notamment en cas de risque iatrogène médicamenteux.
Chaque intervention pharmaceutique (IP) dans le champ du BPM, c'est-à-dire chaque optimisation et réévaluation médicamenteuse, sera ainsi faite en concertation avec le médecin qui la validera. En parallèle, elle sera renseignée, tracée et également versée à l'espace numérique de santé du patient. Le BPM intégré à la convention pharmaceutique prendra ainsi une nouvelle dimension pour le pharmacien. Il pourra par ce biais en présenter l'usage et les avantages au prescripteur. Le médecin sera rémunéré 25 euros pour chaque coordination de patient.
Confronté à un cas plus complexe, le binôme pourra faire appel au dispositif Iatroprev ainsi qu'à ses intervenants gériatres et hospitaliers, également à l'origine d'Optimed. Comme le précise Grégory Tempremant, président de l'URPS pharmaciens des Hauts-de-France, « cette nouvelle expérimentation va engager les médecins et les pharmaciens dans une nouvelle dynamique. Elle représente pour les pharmaciens l'opportunité d'acculturer les médecins traitants à leurs nouvelles missions, dont le BPM. Et leur rappeler que jamais nous ne ferons de la médecine ». Au 31 mars, 44 candidatures avaient déjà été adressées.
L'expérimentation est menée par les URPS médecins libéraux et pharmaciens des Hauts-de-France, les CHU d’Amiens et de Lille, les CRPV de Lille et d'Amiens, l’OMEDIT Hauts-de-France, ainsi que les facultés de pharmacie de Lille et d'Amiens.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires