Surpris par les annonces de la DGS qui impose aux pharmaciens de nouvelles exigences dans la distribution des masques du stock de l'État, les syndicats réclament une indemnisation.
Nouvelles quantités, nouvelles populations cible, dont les personnes atteintes de Covid-19, mais aussi nouvelles règles de traçabilité : c'est dans ces conditions qu'au matin du 11 mai, les pharmaciens devront procéder à une nouvelle distribution de masques issus du stock d'État. Sans pour autant que leurs syndicats aient été concertés au préalable. Mises au pied du mur, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), n’ont pas manqué de réagir. Elles ne remettent pas en cause le principe même de la distribution des masques des stocks d'État, tâche dont la profession s’acquitte consciencieusement depuis le début de la crise sanitaire. Mais, selon les syndicats, les dimensions que prennent désormais ces distributions et l’ampleur des contraintes administratives qu’elles entraînent réclament des mises au point.
L’USPO demande ainsi la suppression de la saisie sur Ameli Pro et une distribution par multiple de dix ou par boîte entière afin d’éviter les manipulations. Elle suggère la remise de masques aux patients atteints de Covid-19 et aux patients à très haut risque médical via une facture subrogatoire classique et non en téléservice sur Ameli. Enfin le syndicat réclame une indemnisation forfaitaire pour la distribution de masques par professionnel de santé et par patient, et ce depuis le début de la pandémie.
Cette dernière revendication est également partagée par la FSPF qui, dès hier, soir a demandé en raison du surcroît de travail occasionné une indemnisation « à hauteur de 0,10 € par masque du stock État délivré aux soignants et aux patients, soit la rémunération fixée par l’État en cas de vente de masques chirurgicaux par les pharmaciens d’officine ».
Par ailleurs, la FSPF, qui se félicite de la prise en compte des patients les plus fragiles, dénonce elle aussi le recours à Ameli Pro, notamment pour l’inscription des patients. Elle demande que cette traçabilité soit assurée via le système de facturation habituel des officines et la carte Vitale du patient, en recourant à un code assimilé LPP.
Des décisions concernant les modifications demandées par les syndicats devraient être actées suite à une réunion avec le ministère et la cellule de crise qui s'est tenue cet après-midi.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires