Dire que Mediprix fait fi de l’inflation serait exagéré. Il n’en reste pas moins que les chiffres annoncés par le groupement semblent braver la morosité économique. « Les actions lancées en cours d’année 2022 ont permis au réseau de progresser avec un chiffre d’affaires en hausse de 25 %, soit 750 millions d’euros, et de dégager un résultat en hausse de 32 % en moyenne sur l’année 2022 (hors Covid) », se félicite Jérôme Escojido, cofondateur du groupement qui compte aujourd’hui 185 pharmacies adhérentes. « Nos opérations commerciales (RFA et Coop) ont permis à nos pharmaciens de dégager deux fois plus de valeur qu’un an auparavant », poursuit-il.
L’un des principaux facteurs de cette performance est le développement de la marque propre. Les quelque 200 produits du Laboratoire Medilab ont connu un engouement exponentiel tel, en cette période de crise du pouvoir d’achat, qu'ils ont vu le chiffre d’affaires doubler en un an. « Les produits à la marque sont aujourd’hui les premiers contributeurs de marge de l’officine, hors médicaments remboursés », précise le dirigeant de Mediprix.
Résultat de cette montée en puissance, la rémunération perçue par les équipes sur les ventes de produits à la marque a été multipliée par quinze au cours de l’année dernière. Autre outil managérial à disposition des adhérents, le CE (comité d’entreprise) déporté. En cette période de forte pression sur le marché de l’emploi, des prestations telles que la mise à disposition de tickets-restaurants, de réductions pour des activités de loisirs ou encore de billets de cinéma à prix réduits permettent d'attirer des candidats, voire de conforter la fidélité vis-à-vis de l’employeur. « Il s’agit par ailleurs d’avantages non chargés et qui augmentent indirectement le pouvoir d’achat du salarié », remarque Jérôme Escojido.
Une foule d'atouts à valoriser
Cette initiative est à l’image de la pharmacie humaine que souhaite donner le groupement. Car, de l’autre côté du comptoir, Mediprix cultive également la proximité à travers l’édition d’une newsletter envoyée aux 200 000 patients encartés. Conseils santé, hygiène et diététique, mais aussi suggestions de films et de musiques à l’intention des personnes isolées pendant les fêtes. « Nous avons eu un taux d’ouverture de 60 % supérieur à notre taux habituel déjà élevé de 56,8 % », se réjouit le dirigeant du groupement. Dans ce contexte de crises, Mediprix cultive plus que jamais une vision positive de la pharmacie. Celle-ci est d’autant plus importante face au manque de recrues dans les facs. « Ce phénomène ne m’inquiète pas outre mesure s’il ne dure qu’un an. Mais il y a urgence à corriger le tir rapidement en réintroduisant un concours mono filière », déclare Jérôme Escojido.
S’il estime qu'une campagne d’image doit être menée avant tout par les instances de la profession, il n’en reconnaît pas moins que chaque pharmacien peut être ambassadeur de son métier auprès des jeunes de son entourage. « Nous avons une foule d’atouts à valoriser. Nous sommes une profession qui sait faire preuve de flexibilité, on le voit avec les nouvelles missions de prévention ou, plus récemment encore, avec les préparations, les pharmaciens sont capables de se renouveler, d’apprendre… Notre métier sera toujours utile car quand l’automatisation assurera la délivrance des boîtes, nous serons toujours là pour accompagner le patient, lui expliquer son traitement et maintenir le contact », expose-t-il, affirmant que Mediprix se reconnaît pleinement dans cette image optimiste de la pharmacie.
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