Les deux syndicats représentatifs de la profession, la FSPF et l'USPO, ainsi que l'assurance-maladie et l'Union nationale des organismes complémentaires d'assurance-maladie (UNOCAM) ont entamé ce matin un marathon qui devrait conduire à une nouvelle convention pharmaceutique en moins de trois mois.
Des syndicats impatients de conclure rapidement à une nouvelle convention, une lettre de cadrage du ministre de la Santé très précise en ce qui concerne les thèmes prioritaires de la négociation et enfin un calendrier très dense qui verra se succéder pas moins d'une dizaine de réunions des six groupes de travail : toutes les conditions sont réunies pour aboutir d'ici à février à une nouvelle convention pharmaceutique.
Au diapason avec l'assurance maladie et l'UNOCAM, les deux syndicats de pharmaciens saluent le programme ambitieux de ces négociations dont le coup d'envoi a été donné ce matin. « Nous partageons les mêmes visions sur l'évolution de la profession. Désormais, il s'agit de se servir de la force du réseau pharmaceutique manifestée à travers ses nombreuses missions pendant la crise sanitaire pour l'inscrire dans le droit commun », déclare à la sortie de cette première réunion, Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). « Il existe une volonté réelle de faire évoluer le métier de pharmacien au bénéfice du patient et, fait nouveau, en consultant la profession puisque les pharmaciens sont interrogés par l'assurance-maladie* », se félicite de son côté, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Si les désaccords du passé semblent désormais derrière les partenaires conventionnels, les enjeux économiques risquent cependant de réapparaître rapidement à la table des négociations. Ceci d'autant plus que « le contexte est aujourd'hui double », comme le souligne Thomas Fatôme, directeur général de l'assurance-maladie. « En effet, rappelle-t-il, les rémunérations liées au Covid viennent percuter les composantes économiques habituelles de l'officine, alors que certains revenus liés au volume des dispensations ou aux missions de prévention (entretiens) ont été freinés par l'épidémie. »
L'équation sera donc encore plus difficile à résoudre pour des partenaires conventionnels que, cette année, la profession aura perçu 1,589 milliard d'euros au titre des rémunérations Covid. Des revenus spécifiques qui viennent en complément des 1,156 milliard d'euros liés aux rémunérations autres que la marge sur le remboursable et 5,228 milliards de rémunérations liées à la dispensation.
Le défi des prochaines semaines sera donc pour les syndicats de pharmaciens de pérenniser une partie de ces ressources supplémentaires afin d'obtenir un montant susceptible de compenser l'érosion continue de la marge sur le médicament et la rétribution des nouvelles missions souvent jugée insuffisante.
*phamaciens-ameli.consultvox.co Lancé le 25 octobre, 3494 connexions à ce jour.
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