L’Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) affirme qu'en dénonçant la tacite reconduction de la convention pharmaceutique, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) met à l’arrêt tous les projets d’évolution de la profession.
Dispensation à domicile, dépistage du cancer colorectal… Autant de missions qui sont désormais bloquées, selon Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), par la faute de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Ce syndicat ayant, rappelle-t-il, mis fin à la convention pharmaceutique en en dénonçant la tacite reconduction.
Sans compter, souligne l’USPO, que d’autres nouvelles missions, comme la substitution des bio similaires, l’accompagnement des patients diabétiques ou encore des nouvelles interventions pharmaceutiques ne pourront voir le jour faute de cadre conventionnel. En faisant cavalier seul, le syndicat a entraîné des conséquences néfastes pour la profession, repoussant de facto les indemnisations au second semestre 2022, estime l’USPO. « Aucune mesure dérogatoire prise pendant la période Covid-19, que nous espérions voir pérenniser rapidement et négocier par voie d’avenant conventionnel, ne pourra entrer en vigueur avant cette date », regrette le président de l’USPO. Il ajoute que « la ROSP génériques de 65 millions d’euros ne pourra pas non plus être négociée et sera donc définitivement perdue pour la profession ».
Pire même, l’USPO redoute que ce report d’au moins un an des négociations soit préjudiciable à la profession de manière globale. En effet, « les enveloppes budgétaires seront attribuées en priorité aux autres professionnels de santé (médecins, infirmiers) dans le cadre de leur négociation conventionnelle - celle des médecins étant en cours (N.D.L.R.) », craint Pierre-Olivier Variot. Il demande à la FSPF de revenir sur sa décision afin de pouvoir négocier avec l’assurance-maladie dès la fin de l’année.
Selon Philippe Besset, président de la FSPF, il ne fait pourtant aucun doute que les négociations se tiendront à cette échéance. « Nous avons adressé une demande très forte au gouvernement de la part des pharmaciens, qui, je le rappelle, dans leur grande majorité se sont prononcés lors des dernières élections aux URPS en faveur d'une remise à plat des conditions métiers et économiques afin de donner un nouveau souffle à la profession », déclare-t-il. Les travaux commenceront en septembre, promet Philippe Besset. D'ici là, le président de la FSPF appelle tous les pharmaciens à la mobilisation dans le dépistage du Covid et la vaccination, la priorité du moment étant la lutte contre la pandémie.
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