Depuis dix ans, l’URPS pharmaciens y porte le discours de la profession : « notre rôle, c’est-à-dire accompagner le pharmacien dans son exercice et indemniser ses innovations, est désormais compris et accepté par tous », souligne François Martial (FSPF), président de l’URPS et président de la conférence des URPS. En regardant cinq ans en arrière, on voit que beaucoup de choses n’existaient pas : vaccination, dépistages… Un satisfecit partagé par le candidat de l’opposition : « Après quelques bisbilles pour l’attribution des postes, nous avons travaillé en bonne intelligence » reconnaît Jean-Philippe Brégère, tête de la liste USPO mais aussi président USPO Nouvelle-Aquitaine, siégeant à l’URPS actuelle.
Seule voix discordante, celle de Christine Salavert-Grizet (FSPF), secrétaire de l’URPS et absente de la nouvelle liste, qui dénonce « un bilan ridicule et le mauvais management » de son président. Bref, l’approche des élections a occasionné quelques tensions. Néanmoins, l’œuvre majeure de la mandature demeure la réussite de l’expérimentation régionale de la vaccination antigrippale. Un succès de pionnier à mettre au crédit de l’URPS tout entière et des 2 099 officines régionales. Pour ces élections, deux listes rajeunies et renouvelées se partageront les suffrages de 2 720 titulaires. Et, au vu des résultats de la précédente édition, 50,79 % pour la FSPF et 40,74 % pour l’USPO, le suspense est de mise.
Marie-Hélène Tessier, tête de liste FSPF
Installée depuis trente ans à Rouillé, petit bourg rural de la Vienne (2 600 habitants), Marie-Hélène Tessier a trouvé dans l’officine le moyen de mettre en pratique ses passions : sciences, santé et plantes. Diplômée de la faculté de Poitiers, elle débute comme remplaçante dans sa ville natale de Châtellerault, puis s’associe en 1990, dans la pharmacie de Rouillé.
Syndiquée depuis 2014, elle devient immédiatement présidente départementale FSPF : « J’ai rencontré des gens formidables qui se donnent à fond pour leur métier. Pour moi, le syndicalisme est d’abord une aventure humaine et j’ai aujourd’hui envie de redonner un peu de ce qu’il m’a donné. »
À 59 ans, cette amoureuse du jardinage, entend poursuivre l’œuvre de l’URPS, avec une priorité à la prévention. Elle souhaite également développer la traçabilité électronique des vaccinations, maintenir le groupe de travail sur les perturbateurs endocriniens et renforcer les actions interprofessionnelles par le dialogue avec les autres URPS et le partage d’informations entre professionnels via la messagerie régionale sécurisée (voir ci-dessous). « Une fois élue, indique-t-elle, je voudrais impulser des actions simples et consensuelles, capables de mobiliser le plus grand nombre de pharmaciens au service du plus grand nombre de patients. »
Catherine Hourtiguet, tête de liste USPO
Dans son officine de Lormont (Gironde), au cœur d’un quartier en zone prioritaire, Catherine Hourtiguet avoue s’épanouir pleinement face à une clientèle « variée, multiethnique et très agréable. »
Cette Paloise de 58 ans, attirée par les sciences, débarque à la faculté de Pharmacie de Bordeaux à 18 ans. Depuis, elle n’a plus quitté la Gironde. Diplômée en 87, elle travaille 7 ans comme adjointe avant d’acheter sa première officine à Izon (où elle sera aussi adjointe au maire). Puis ce sera Libourne et Lormont en 2010. Une officine comme elle les aime, conjuguant « proximité, taille humaine et où l’on peut prendre du temps avec le patient ».
Elle découvre le syndicalisme en 2005 : « Une révélation ! avoue-t-elle. La convivialité, une écoute toujours bienveillante, la synergie au service des confrères. » Elle participe en 2006 à la création de l’USPO Gironde. Travailleuse acharnée et organisée, elle cumule officine, syndicalisme et passions sportives : trail*, voile, vélo ou ski…
Confiante, Catherine Hourtiguet a foi en son programme : impliquer le pharmacien dans les vaccinations, la prévention et les dépistages, sécuriser les relations ville-hôpital (sorties hospitalières, respect du choix du pharmacien par le patient…) et créer des protocoles de soins rémunérés pour les petites traumatologies.
* course à pied en milieu naturel sur distances de 40 à 90 km
Les listes des candidats
La liste FSPF
Marie-Hélène Tessier, François Martial, Brigitte Chassin, Philippe Grilleau, Olivier Marquet, Patrick Le Padellec, Xavier Mosnier-Thoumas, Pierre-Marie Lahet, Nathalie Berton, Julien Migot, Fanny Poutou, Thierry Guillaume, Florence Desachy, Nicolas Verguet, Corinne Trémon.
La liste USPO
Catherine Hourtiguet, Jean-Philippe Brégère, Anne-Sophie Garat, Jean-Luc Bussault, Guillaume Imbert, Guillaume Sammut, Thierry Supervielle, Laurence Chollet, Antoine Brevière, Anne Bezançon, Christelle Terrade, François Pellae, Alexandre Fabre, Caroline Mazet, Lionel Varachaud.
Le numérique au service de l’interprofessionnalité
Depuis le début de la mandature, l’URPS pharmaciens s’est impliquée dans la messagerie sécurisée PAACO-Globule (1), créée à l’initiative de l’ARS : « Notre première action a été de travailler avec les médecins et les autres professionnels de santé pour imposer la présence des libéraux au sein du conseil d’administration du GIP ESEA (2) qui gère Paaco-Globule, explique François Martial, président de l’URPS pharmaciens. Nous nous sommes octroyé le droit de faire entendre notre voix, de participer aux décisions, voire d’être bloquants. »
L’URPS a également promu l’usage de cette messagerie sécurisée : « Nous sommes passés de 5 % des officines connectées à plus de 50 % aujourd’hui », précise François Martial. Reste à en faire des utilisatrices régulières pour mobiliser tous les avantages d’un tel outil : gain de temps dans la transmission d’ordonnances, de photos (plaies…), d’observations médicales, infirmières ou officinales… sécurisées.
Paaco-Globule permet aussi une multitude d’applications, comme celle testée lors des campagnes de dépistages des AVC menées dans des officines girondines, avec le bâton « MyDiagnostick ». Les tracés cardiaques suspects étaient alors transmis instantanément, via Paaco-Globule, à une équipe de neurologues du CHU de Bordeaux. Un usage de la messagerie sécurisée qui sauve des vies, limite les dépenses de santé par la prévention et impulse une vraie coordination interprofessionnelle.
Pour l’avenir, l’URPS pharmaciens Nouvelle-Aquitaine entend poursuivre le développement de ces outils numériques partagés et sécurisés, en travaillant à leur simplification et leur interconnexion avec les logiciels métiers. Objectif : gagner des utilisateurs chez tous les professionnels de santé pour renforcer la coordination des soins au service du patient.
(1) Logiciel collaboratif régional et communicant, accessible en mobilité sur smartphones et tablettes, destiné à la coordination des parcours de santé et aux échanges sécurisés entre professionnels de santé.
(2) Groupement d’intérêt public e-santé en action.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Auvergne-Rhône-Alpes
Expérimentation sur les entretiens vaccination
Excédés par les vols et la fraude à l’ordonnance
Des pharmaciens marseillais créent un groupe d’entraide sur WhatsApp