LA MALADIE chronique peut altérer la qualité de vie du patient à plusieurs niveaux : physique (perte d’autonomie, activité physique…), psychologique (anxiété, dépression…), relationnel (familial, social, professionnel), symptomatique (répercussions de la maladie et du traitement…)… À l’échelle officinale, le pharmacien voit le patient chronique tous les mois. Chaque visite est donc l’occasion de se centrer sur sa façon de percevoir sa maladie et son traitement et de lui donner les conseils appropriés.
1 • L’hygiène de vie.
L’alimentation et l’activité physique sont souvent les deux piliers favorisant une bonne santé et un bon équilibre. Parmi les autres points d’hygiène de vie, il convient d’aborder la baisse de sommeil ou encore le stress qui peuvent être liés à la pathologie chronique en conseillant des horaires de sommeil réguliers et la diminution de la caféine dans les 6 heures qui précèdent le coucher…
Pour compléter le conseil, diverses brochures sont disponibles sur le site du CESPHARM : « Asthmatiques, bien vivre pour bien respirer », « Asthmatiques, des conseils pratiques pour bien voyager », « Votre hypertension au quotidien », « Diabète : un ennemi du cœur et des artères »… Les sites d’associations, comme l’association française des diabétiques (AFD), sont également riches en conseils.
2 • Le traitement au quotidien.
Dans la mesure du possible, on conseillera d’adapter les prises médicamenteuses aux activités quotidiennes plutôt que d’adapter son quotidien aux médicaments. Ainsi, par exemple, pour un patient chronique qui travaille, il est logique de limiter si possible les prises du midi. En lien avec le médecin, des formes à libération prolongée pourront être proposées pour limiter le nombre de prises, ou des formes orodispersibles quand elles existent (pas besoin d’eau à proximité et plus discret). De même, des conditionnements unitaires pourront être plus faciles à emporter qu’une plaquette entière. La préparation d’un pilulier, journalier ou hebdomadaire, permet aussi de consacrer moins de temps à son traitement au moment de chaque prise.
3 • La connaissance du traitement.
Une bonne connaissance de son traitement est un élément clé de l’éducation thérapeutique. Le patient doit pouvoir être acteur de sa santé. Ainsi, l’asthmatique doit impérativement faire la différence entre son traitement de fond et son traitement de crise et savoir comment fonctionnent les deux. Lors d’un changement de traitement avec passage d’un appareil à un autre (Diskus, Turbuhaler…), faire une démonstration à l’officine peut s’avérer utile. Le diabétique doit par ailleurs connaître les médicaments qui peuvent provoquer une hypoglycémie et savoir comment y répondre.
Il est important d’aborder avec lui les effets indésirables car parfois des conseils simples suffisent à y remédier : prise d’un médicament au repas pour éviter les troubles digestifs, sucer un glaçon pour limiter une sécheresse buccale…
4 • La connaissance de la pathologie.
Un hypertendu équilibré, qui n’a pas connaissance des effets à long terme de la maladie, peut avoir tendance à renoncer à son traitement parce que sa tension est bonne, de même un dépressif arrêtera son traitement parce qu’il se sent mieux… La connaissance de la pathologie et de ses complications est indispensable pour augmenter l’observance et ainsi ralentir l’évolution de la maladie et réduire la fréquence des hospitalisations.
5 • Le suivi.
Les carnets de suivi permettent au patient de suivre sa maladie, de repérer des facteurs aggravants ou favorisants, de suivre les effets indésirables d’un traitement. Le site du CESPHARM (www.cespharm.fr), fournit gratuitement sur demande divers carnets de suivi (suivi de l’hypertension artérielle avec feuilles de relevés d’automesures tensionnelles matin et soir pendant 3 jours, carnet de suivi du traitement anticoagulant par AVK…)
6 • Les programmes d’accompagnement.
Dans le cadre du plan 2007-2011 pour l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques, divers programmes se sont déployés. Il est important d’orienter les patients vers ce genre de programmes. Ainsi, l’AFD a développé un programme d’accompagnement par des « patients experts » (www.diabete-solidaire.fr). L’assurance-maladie propose aussi le dispositif Sophia (un infirmier conseil est disponible par téléphone pour donner des conseils aux diabétiques).
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