Le ministère de la Santé a publié la liste des tests sérologiques (ELISA et tests de diagnostic rapide) homologués par le Centre national de référence (CNR). Vingt-trois tests rapides ont été retenus et sont remboursés par la Sécurité sociale. Mais attention, pour le moment, ils ne sont réalisables qu'en laboratoire d'analyses médicales. Les pharmaciens devront encore attendre la publication d'un arrêté pour pouvoir se lancer.
Attendue depuis plusieurs semaines, la liste recensant les tests sérologiques rapides les plus fiables a été rendue publique par le ministère de la Santé. Parmi les 23 tests retenus, on compte 7 tests ELISA et 16 tests de diagnostic rapide (TDR) qui ne peuvent être réalisés qu'en laboratoires de biologie médicale. Avec une prescription médicale, les patients concernés peuvent donc être remboursés de ces tests comme s'y était engagée la Haute Autorité de santé dans un récent avis. Si la situation semble clarifiée pour les laboratoires, les pharmacies, elles, doivent encore patienter.
Maintenant que les tests homologués sont identifiés, les syndicats de groupements de pharmaciens d'officines (UDGPO et Federgy) attendent en effet la publication d'un arrêté qui précisera comment ces tests seront réalisés en officine. « Les représentants de la profession poussent pour que cet arrêté sorte le plus vite possible, tient à souligner Laurent Filoche, président de l'UDGPO. Les tests sélectionnés ont prouvé leur efficacité, il n'y a plus de barrière sur le plan scientifique. Le ministère de la Santé n'a plus qu'à déterminer les modalités pour leur commercialisation en ville et les pharmaciens pourront répondre aux attentes énormes des patients sur ce sujet. »
La HAS s'est déjà montrée défavorable à l'idée de rembourser des autotests (tests de diagnostic rapide vendu et effectué par le patient lui-même), insistant sur l'importance de ne pas laisser le patient interpréter les résultats sans l'appui d'un professionnel de santé. Une question majeure semble donc encore à trancher, celle du dépistage réalisé à l'officine : le patient pourra-t-il venir de lui-même se faire tester en officine ou devra-t-il avoir une ordonnance ? « Les tests doivent bien sûr être réalisés conformément aux recommandations de la HAS, mais nous militons pour que cet acte ne soit pas soumis à prescription médicale », remarque Laurent Filoche. Le président de l'UDGPO a déjà commandé des tests et n'attend plus que le feu vert du ministère pour approvisionner les pharmacies. Il se désole, en attendant, des attaques verbales provenant des syndicats de biologistes sur les réseaux sociaux. « Certains sont farouchement opposés à l'idée que les pharmaciens réalisent ces tests. Des biologistes avec qui nous avons l'habitude de travailler ne réagissent pas de la sorte, mais certains défendent leur pré carré en adoptant une posture purement corporatiste », regrette-t-il. « Pour analyser les résultats de ces tests, pas besoin d'être biologiste. Dans de nombreux autres pays, il est d'ailleurs possible de les acheter en pharmacie », met-il en avant.
Laurent Filoche va continuer à scruter les textes publiés au « Journal officiel », en espérant ne pas avoir à le faire pendant trop longtemps. « Des collectivités en ont commandé en masse, l'approvisionnement risque d'être compliqué assez rapidement », précise-t-il.
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