Pendant les trois mois durant lesquels ils ont été initialement autorisés (entre la mi-juillet et le 15 octobre), les autotests supervisés sont restés relativement confidentiels, avec environ 100 000 actes par semaine. Boudés par de nombreux pharmaciens peu convaincus par l'intérêt d'un dispositif moins fiable que les tests antigéniques, les autotests supervisés ont bénéficié d'une exposition inattendue grâce à un pataquès impliquant le Conseil d'État et le ministère de la Santé.
Mis au placard le 15 octobre, date à laquelle la prise en charge systématique des tests Covid a pris fin, ils sont réhabilités par le Conseil d'État deux semaines plus tard. Une mesure qui aurait dû prendre effet immédiatement. Mais les jours suivant la suspension du décret, aucune information n'est envoyée aux pharmaciens pour les en avertir, la plateforme SI-DEP ne peut intégrer les résultats obtenus grâce aux autotests supervisés (jusqu'au 3 novembre) et le site Internet officiel du gouvernement n'est pas actualisé… Il faudra donc attendre la publication d'un arrêté au « Journal officiel » du 11 novembre pour avoir la confirmation que « le résultat négatif d'un autotest pratiqué sous supervision (figure de nouveau) au nombre des preuves permettant la délivrance du passe sanitaire ».
Les mineurs ne sont plus exclus
Un DGS-urgent est ensuite venu préciser les règles tarifaires, applicables depuis le vendredi 12 novembre. « Le tarif de la prise en charge par l’assurance-maladie est fixé à 12,90 € par personne testée. Ce prix comprend l’autotest (prix maximum de 4,20 €), la supervision des opérations et la saisie dans SI-DEP (8,70 €) », détaille le document. L'autotest supervisé peut être pris en charge dans les mêmes conditions que pour les tests PCR et antigéniques. Les personnes vaccinées ou avec une contre-indication à la vaccination, celles disposant d’un certificat de rétablissement, les mineurs et les patients disposant d’une convocation pour un soin programmé peuvent donc demander un autotest supervisé au comptoir et bénéficier d'une prise en charge. Pour les autres, les autotests supervisés « sont facturés par le pharmacien directement à l’intéressé au même prix que le tarif pris en charge par l’assurance-maladie, soit 12,90 euros ».
Comme avant le 15 octobre, l'autotest supervisé n'est dédié qu'aux personnes asymptomatiques et qui ne sont pas déclarés comme cas contact. En revanche, il est désormais autorisé pour les mineurs, ce qui n'était pas le cas jusqu'alors. Un changement notable, d'autant plus que ces derniers sont concernés par le passe sanitaire depuis le 30 septembre seulement (pour les plus de 12 ans). Autre modification importante, les autotests supervisés ne peuvent plus être réalisés que par les pharmaciens d'officine. « Aucun autre professionnel de santé n’est habilité à les réaliser. En conséquence, la dispensation de ces autotests aux autres professionnels de santé n’est plus autorisée », a confirmé cette semaine l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO).
Les autotests supervisés restent remboursés pour toutes les personnes asymptomatiques et qui ne sont pas cas contact en Guadeloupe jusqu’au 6 décembre et à Mayotte, en Martinique et en Guyane jusqu’à la fin de l’état d’urgence (source : USPO).
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques
Logigramme, formation…
Le dépistage de la cystite en pratique