Depuis le début du premier confinement, en mars 2020, les violences conjugales sont en hausse dans toute l’Italie. Les chiffres publiés par l’Istat, l’institut de statistiques nationales, font état d’une augmentation de 73 % du nombre d‘appels au numéro vert durant les 55 jours de confinement par rapport à l’année précédente. Les demandes d’aides via chat ont également triplé durant cette même période. Autre chiffre inquiétant : 14 femmes ont été assassinées par leur compagnon depuis le début de l’année.
Pour aider les femmes en détresse, un dispositif d’alerte sous forme d’appli a été mis en place par l’opérateur Vodafone en collaboration avec les pharmacies italiennes. Cette appli baptisée Bright peut être téléchargée gratuitement via un code-barres indiqué sur les affiches et les dépliants distribués dans les 19 000 officines italiennes. Elle peut être également utilisée par des amis, des proches de l’environnement familial de la victime ou encore des collègues de travail ou des associations de défense des droits de la femme. Cette opération s’inscrit dans le projet Mimosa, lancé en 2014 et sponsorisé par la fédération nationale des pharmacies (Federfarma), l’association de pharmaciennes Farmaciste insieme (Pharmaciennes ensemble) et la fondation Vodafone Italia.
Un lieu sûr
Dans un premier temps, une quarantaine de pharmaciens ont suivi une formation. L’idée est de leur permettre ensuite, de former à leur tour des confrères et de créer un réseau anti-violence dans chacune des 20 régions italiennes. « La pharmacie représente un lieu de proximité et de confiance, l’objectif de cette opération qui implique les pharmaciens italiens, est de rompre le mur de la solitude et d’aider les femmes à sortir de leur enfermement conjugal », note Marco Cossolo, président de Federfarma. Pour sa part Marinella Soldi, présidente de la Fondation Vodafone Italia estime que la participation des officines italiennes permettra de mettre en valeur le « réseau des pharmacies et de parler aux femmes de toute l’Italie pour leur faire comprendre qu’elles ne sont pas seules ».
Pour l’association Farmaciste Insieme, la volonté d’impliquer les officines dans cette opération anti-violence est liée à deux éléments essentiels. D’abord, le déploiement du réseau des officines sur l’ensemble du territoire. Puis, le fait que 80 % des 70 000 pharmaciens sont des femmes, comme le sont 80 % des consommateurs qui font leurs achats en officine au quotidien. « La pharmacie représente un lieu sûr où les maris et les compagnons laissaient aller leurs femmes depuis le début de la pandémie, il s’agit par conséquent d’un lieu ou les femmes victimes de violences conjugales peuvent plus facilement s’exprimer », estime Angela Margiotta, présidente de Farmaciste Insieme.
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