À partir du 15 septembre, les pharmaciens, les préparateurs mais aussi les étudiants qui n'ont pas reçu leur première dose de vaccin anti-Covid ne pourront plus exercer en officine. Une situation qui pourrait provoquer un sous-effectif dans de nombreuses pharmacies.
Selon un sondage interne mené la semaine dernière par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), 15 % des officines comptent au moins un salarié non vacciné. « Sur les 120 000 personnes qui travaillent en officine en France, environ 5 000 n'ont reçu aucune dose de vaccin anti-Covid, soit 4 % des effectifs, précise Philippe Besset, président de la FSPF. Cela n'est pas beaucoup. En revanche, le nombre de pharmacies concernées, 15 %, est assez important », fait-il remarquer. L'absence d'un salarié peut se faire durement ressentir, surtout pour les pharmacies à petit effectif. D'autant plus que les équipes officinales sont dans un état de fatigue avancé après avoir été sursollicitées ces derniers mois.
Les conséquences de l'obligation vaccinale sur les officines sont aussi au centre des préoccupations de l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF). « Au 15 septembre, tous les personnels de pharmacie auront l’obligation d’être vaccinés pour continuer à exercer. Combien vont démissionner ? Même minoritaire, le phénomène va mettre à mal un réseau déjà éprouvé, alerte l'UNPF. Face à cette fatigue et désormais au risque de sous-effectif, que propose le gouvernement à part les sanctions ? », questionne le syndicat, qui met en parallèle la question de l'obligation vaccinale avec les difficultés qu'éprouvent les pharmacies pour recruter. « Le nombre de nouveaux inscrits à l’Ordre des pharmaciens a baissé de 10 % entre 2015 et 2020. Le coût des études augmente et les inquiétudes s’accroissent », souligne l'UNPF, qui « appelle à une concertation urgente entre les instances concernées (État, représentants des pharmaciens en exercice et étudiants) pour aborder de front ce problème d’effectif et trouver les mesures adaptées ».
Pour rappel, les salariés ayant reçu une seule dose de vaccin (sauf ceux qui ont reçu le vaccin monodose Janssen) pourront toujours travailler en officine entre le 15 septembre et le 15 octobre, à condition de présenter un test négatif toutes les 72 heures. Au-delà du 15 octobre, seul un schéma vaccinal complet sera accepté. Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), a proposé au ministère d'allonger ce délai de quelques semaines, pour que des salariés qui n'ont reçu qu'une dose puissent continuer à travailler jusqu'à fin octobre-début novembre. « Cela permettrait de ne pas pénaliser des salariés qui ont commencé tard leur parcours vaccinal », justifie-t-il. En revanche pour Philippe Besset, malgré les difficultés que peut entraîner cette mesure, pas question de toucher au calendrier. « Il faut maintenir ces dates, il n'est pas question de repousser. Nous sommes un métier de santé, nous ne pouvons pas risquer de mettre des gens en danger », estime-t-il.
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