Le Quotidien du Pharmacien.- L'enquête menée par la FSPF fait apparaître des salaires de base supérieurs à la grille. N'est-ce pas une bonne nouvelle pour les syndicats représentant les salariés ?
Olivier Clarhaut.- J'estime que cette enquête présente un biais méthodologique dans la mesure où n'y ont répondu que des titulaires certainement enclins à participer parce que leurs réponses leur sont favorables. Les résultats de cette consultation sont-ils représentatifs de ce qui se pratique dans l'ensemble des officines ? Par ailleurs, on peut dire que la grille est indigente, et les niveaux de rémunération indécents. Rémunérer ses salariés au-dessus des minima conventionnels n'est donc pas chose exceptionnelle.
Au regard des résultats de cette enquête, Philippe Besset, président de la FSPF, s'est engagé à proposer une refonte de la grille d'ici à la fin de l'année. Est-ce également votre souhait ?
Une réforme structurelle de la grille des classifications est en effet à envisager. Mais nous ne céderons pas sur les salaires pour une hypothétique négociation sur la grille. Je rappelle qu'en 2020, lors des derniers travaux de classifications de la grille, nous n'avions pas obtenu ce que nous voulions pour les salariés.
Philippe Besset a rappelé récemment que des augmentations de salaires à hauteur de 6,9 % étaient intervenues en 2022. Lors de la CPPNI* du 16 janvier, les syndicats patronaux vous ont soumis une proposition d'augmentation de 1,8 % du point officinal. Cette nouvelle revalorisation vous satisfait-elle ?
Cette augmentation n'est aucunement satisfaisante et je n'ai pas mandat pour signer cet accord salarial. Par ailleurs, on ne peut pas dire que les salaires ont augmenté de 6,9 % en 2022 puisqu'il y a eu des différés dans l'application. Deux accords de salaires sont entrés en application les 16 mars et 31 août 2022, avec un taux de 3 % chacun. Compte tenu de l’application tardive, ceci représente en fait une augmentation de 3,38 % en masse sur l’année 2022. Pendant ce temps, l’indice des prix à la consommation était de 5,9 % à fin décembre 2022 sur les 12 derniers mois. Nous accusons donc un retard de 2,52 % sur l’année 2022. Proposer 1,8 % pour 2023 est indigne.
* Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation.
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