Suite à une récente décision du Conseil d'État, les pharmacies françaises peuvent désormais recourir au référencement payant sur Internet pour mieux mettre en avant les médicaments (sans ordonnance) vendus en ligne. La mesure est effective depuis lundi 17 mai.
Dans la jungle d'Internet, être bien référencé est fondamental si l'on souhaite toucher le public le plus large possible. Pour y parvenir, de nombreuses entreprises rémunèrent les moteurs de recherche afin de remonter en haut de page et être ainsi le plus visible possible. Un procédé courant mais qui était tout simplement interdit pour les pharmacies françaises. Le 17 mars dernier, le Conseil d'État a mis fin à cette interdiction et avait donné deux mois au ministère de la Santé pour abroger l'arrêté du 28 novembre 2016 relatif aux règles techniques applicables aux sites Internet de commerce électronique de médicaments.
Depuis le 17 mai, cette interdiction n'a donc plus cours et les pharmacies en ligne françaises sont sur un pied d'égalité avec leurs concurrentes belges, allemandes ou néerlandaises, qui ont fréquemment recours à ce procédé. Comme l'avait récemment expliqué Cyril Tétart, président de l’Association française des pharmacies en ligne (AFPEL), au « Quotidien du pharmacien », toutes les officines ne pourront toutefois s'offrir le luxe d'un référencement payant sur Internet, 20 à 30 fois plus cher que le référencement naturel qui revient, lui, à environ 2 000 euros par mois. « Quand on sait qu’un euro investi dans le référencement payant rapporte autant en chiffre d’affaires, on est loin d’un retour sur investissement, en tout cas à court terme », expliquait-il alors.
Si le Conseil d'État a motivé sa décision par la volonté de dissuader les clients d'acheter des médicaments « auprès de sites qui ne sont pas soumis aux garanties déontologiques applicables aux pharmaciens installés en France », ce changement de doctrine fait redouter certaines dérives aux représentants de la profession. Dans « Le Parisien », Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) estimait notamment qu'autoriser le référencement payant pour les officines en ligne pourrait contribuer à « déséquilibrer l'offre pharmaceutique par quelques-uns avec de gros moyens, au détriment de tous les autres. Ce qui ne va pas dans le sens d'un bon usage du médicament », analyse Gilles Bonnefond.
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