Pour David Abenhaim, président et fondateur de Pharmabest, tout est question d’équilibre. Car de cette équité entre la part du remboursable et celle de la parapharmacie au sein du chiffre d’affaires dépend le succès de ces hubs de santé, de beauté et de bien-être qu’aspirent à être les quelque 112 officines* à l’enseigne Pharmabest. « Nous devons rendre nos pharmacies les plus autonomes possibles du médicament remboursable en aidant nos adhérents à être responsables de leur propre équilibre économique », énonce David Abenhaim.
Alain Styl, directeur général du groupement, tient cependant à préciser « ce postulat ne signifie en rien que l’enseigne se détourne des missions premières du pharmacien, à savoir la délivrance du médicament ». Bien au contraire. « Dans un modèle économique composé pour 20 % de dermocosmétique, pour 30 % de produits non remboursés et pour 50 % de médicaments, les pharmacies Pharmabest, qui réalisent en moyenne un chiffre d’affaires de 9,1 millions d’euros, dépassent en valeur absolue sur le remboursable leurs concurrentes, basées à 75 % sur le médicament », se défend-il.
Rivaliser avec un large écosystème
Les deux dirigeants avancent un autre argument. Cette assise économique permet aux officines affiliées au groupement d’assurer la diversification de leur activité. Et avec elle de développer la notion de service et les nouvelles missions grâce à du personnel en nombre suffisant, un flux important (1 350 clients/jour) et une surface appropriée (800 m2 en moyenne) à l’installation de cabines de tests et de vaccination. L’ensemble de ces atouts donne à la pharmacie Pharmabest les clés pour rivaliser avec les acteurs d’un large écosystème qui n’est pas seulement composé d’officines, mais aussi – et surtout - d’acteurs de la GMS et d’enseignes de parapharmacie.
Cependant, une ombre risque de se profiler dans ce paysage avec l’application l’année prochaine de la loi Descrozaille. Celle-ci fait la part belle aux industriels et pourrait rogner la marge des pharmaciens qui ne pourront pas toujours reporter la hausse de tarifs sur le client final. Et surtout, insiste David Abenhaim, « nous allons subir un manque à gagner dans les promotions qui seront limitées en taux et au sein d’une catégorie de produits ». Pour l’heure, lors des dernières négociations avec ses quelque 191 fournisseurs, en dépit d’un durcissement, le groupement est parvenu à contenir les hausses à hauteur de 3,62 points en moyenne. 11 millions d’économies ont ainsi pu être réalisées, se félicite David Abenhaim.
Rendre le bio accessible à tous
Mais Pharmabest ne veut pas en rester là. Pour consolider sa position et celle de ses adhérents sur un marché de plus en plus challengé sur le pouvoir d’achat, le groupement met le cap sur le développement de sa marque propre, Pharmasciences. La dernière période de négociations semble avoir déjà donné raison à Pharmabest puisque la hausse de tarifs enregistrée auprès de ses fabricants – bio et français - s’est limitée à 1,5 point. « Nos adhérents peuvent ainsi offrir à leurs clients des produits 30 % moins cher que ceux de catégories similaires – moitié moins cher même pour notre gel aloe vera - tout en s’assurant une marge deux fois supérieure pour ces produits », expose Alain Styl. En 2022, le chiffre d’affaires réalisé dans la marque propre a augmenté de 23 % (16 % à périmètre égal). Un indicateur important pour Pharmabest qui place le pouvoir d’achat des Français, tout comme la protection de l'environnement, au cœur de ses préoccupations. Le groupement fait même de ces deux impératifs sa ligne directrice, comme le rappelle David Abenhaim, « nous nous devons de rendre nos produits bios accessibles à tous. C’est à cette condition seulement que nous ferons du bien à la planète ».
* 120 en fin d’année. 140 à 150 à terme.
D'après une conférence de presse Pharmabest le 28 février.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires