Plus de 1 200 forfaits IVG avec délivrance en pharmacie enregistrés en 2023

Le recours à l’IVG atteint un nouveau record en 2023. La méthode médicamenteuse se pratique majoritairement en ville. Les pharmaciens ont ainsi délivré directement à la femme 1 262 médicaments de l’IVG.

Le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) continue d’augmenter en 2023 : 243 623 IVG ont été réalisées, soit 8 600 de plus qu’en 2022, constate la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) dans une étude publiée le 25 septembre, à partir du Système national des données de santé (SNDS). « Cet accroissement intervient alors que le nombre de naissances poursuit sa baisse », note la DREES pour qui l’allongement du délai légal de recours de 2 semaines* en mars 2022 ne suffit pas à expliquer cette augmentation. Le taux de recours à l’IVG est lui aussi en hausse en 2023 avec 16,8 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, soit + 0,6 % par rapport à 2022, et + 1,3 % par rapport à 2019.

Près de 90 000 IVG ont été réalisées dans un cabinet de ville, essentiellement par méthode médicamenteuse. Les pharmaciens d’officine ont remis 1 262 médicaments de l’IVG directement à la femme. Cette pratique n’est autorisée que sur prescription d’un médecin ou d’une sage-femme après une téléconsultation, qui reste une pratique minoritaire (un peu moins de 8 % des praticiens ne réalisent des IVG qu’en téléconsultation, un peu plus de 8 % en cabinet et en téléconsultation).

En ville toujours, près de 3 200 professionnels de santé ont pratiqué au moins une IVG dans l’année, soit 814 de plus qu’en 2020, essentiellement des sages-femmes (1 208, soit 14 % de l’ensemble des sages-femmes). Même s’ils sont plus nombreux, seul 1,5 % des médecins généralistes (1 007) ont réalisé un IVG en 2023.

Plus globalement, l’étude montre par ailleurs que le recours à l’IVG a augmenté dans toutes les classes d’âge, avec les taux les plus élevés chez les femmes de 20 à 34 ans (entre 25,5 ‰ et 29,7 ‰), contre un niveau qui reste faible chez les mineures, à 5,3 ‰.

L’étude montre aussi une grande disparité régionale entre la Métropole et l’Outre-mer avec un taux de recours à l’IVG global standardisé sur l’âge à 31,2 ‰ pour l’ensemble des DROM contre 16,2 ‰ en métropole.

*La Loi du 2 mars 2022 visant à renforcer le droit à l'avortement prolonge de deux semaines le délai de recours à l’IVG : jusqu’à 15 semaines d’aménorrhée (SA) +6 jours. La Loi pérennise l’allongement du délai de recours à l’IVG médicamenteuse en ville à 7 semaines de grossesse (soit 9 SA).