« Les efforts d’économies que nous avons assumés depuis 2012 ont payé : le redressement des comptes est là », affirme Marisol Touraine à l'occasion de la présentation des grandes lignes du PLFSS pour 2017.
Le déficit de la branche maladie, qui s’élevait à 8,6 milliards d’euros en 2011, atteindra en 2017 2,6 milliards d’euros, avance le gouvernement. Et l’année prochaine, les trois autres branches seront à l’équilibre. « En 2012, j’ai pris cette situation à bras-le-corps », lance Marisol Touraine, qui estime qu’aujourd’hui, « les résultats sont là ». « J’annonce aux Français qu’en 2017, le régime général de la Sécurité sociale sera à l’équilibre, pour la première fois depuis 2001. En 2017, avec 400 millions d’euros seulement de déficit sur près de 500 milliards d’euros de dépense, il n’y aura plus de "trou de la sécu". »
Baisses de prix et génériques
Pour y parvenir, un nouveau plan d’économies de 4,05 milliards d’euros pour la branche maladie a été défini par le gouvernement. La lutte contre les prises en charge « non pertinentes » et le développement de l’ambulatoire doivent rapporter respectivement 1,135 milliard et 640 millions d’euros. Mais c’est une nouvelle fois sur le poste Médicament que les pouvoirs publics comptent s’appuyer. Économies attendues : 1,43 milliard d’euros. Au programme, de nouvelles baisses de prix sur les médicaments (500 millions d'euros) et sur les dispositifs médicaux (90 millions), la promotion des génériques (340 millions d'euros) et des biosimilaires (90 millions), et une action sur les remises (250 millions). Le PLFSS 2017 prévoit également une maîtrise des prescriptions (380 millions) et une révision du mécanisme de fixation des prix des nouveaux traitements onéreux dans le cadre d’une Autorisation temporaire d’utilisation (ATU).
ONDAM en hausse
L’objectif de redressement des comptes de l’assurance maladie est d’autant plus ambitieux que le gouvernement a annoncé un relèvement de l’ONDAM* à 2,1 %, afin notamment d’honorer les revalorisations accordées aux médecins. Une décision contestée par la Cour des comptes. Son premier président, Didier Migaud estime en effet que, si « l'amélioration de la situation financière de la Sécurité sociale est réelle », elle reste fragile. Et de regretter que le gouvernement n'ait pas, au contraire, engagé des économies supplémentaires pour ne pas ralentir « le nécessaire retour à l'équilibre financier » de la Sécurité sociale. « Cet objectif reste très exigeant, rétorque Marisol Touraine. C’est historiquement l’un des plus bas et il suppose un niveau d’économies très élevé, plus de 4 milliards d’euros. » La ministre de la Santé ajoute : « Depuis 4 ans, les professionnels de santé – en ville comme à l’hôpital – sont les acteurs du changement. Par leurs efforts, par leur mobilisation pour aller de l’avant, par leurs initiatives individuelles et collectives, ils ont très fortement contribué au redressement de la Sécurité sociale. L’ONDAM a été respecté et maîtrisé année après année grâce à leur mobilisation, et c’est parce que leurs efforts ont payé que nous pouvons leur accorder, avec ce PLFSS 2017, des moyens supplémentaires. » En espérant que cette hausse de l’ONDAM permettra aussi de dégager une enveloppe pour les pharmaciens afin de mettre en œuvre la nouvelle convention prévue pour 2017.
*Objectif national des dépenses d’assurance maladie.
Relocalisation industrielle
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires