Le 26 mars, la ministre de la Santé Agnès Buzyn annonçait la fin progressive du forfait de remboursement à 150 euros par an des substituts nicotiniques, en faveur d’une prise en charge classique, à 65 %, par l’assurance-maladie. Une mesure incitative à l’arrêt du tabac selon 62 % des fumeurs.
Le 1er mai 2017, Champix (varénicline) obtenait le premier remboursement à 65 % par l’assurance-maladie pour un médicament du sevrage tabagique. Un an plus tard, les substituts nicotiniques suivent ce mouvement. Les boîtes de 108 gommes 2 et 4 mg d’EG Labo, puis les boîtes de 28 patchs NicoretteSkin 16 heures dosés à 10, 15 et 25 mg de J & J Santé Beauté France, sont pris en charge respectivement depuis le 28 mars et le 20 mai. Une excellente nouvelle pour de nombreux Français car « les populations les plus démunies sont aussi celles qui sont le plus touchées par le tabagisme », note le Dr Anne-Laurence Le Faou, responsable du centre ambulatoire d’addictologie à l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, et présidente de la Société francophone de tabacologie (SFT). Des populations qui parviennent à s’acheter du tabac « au jour le jour » mais sont souvent incapables d’assurer une avance de frais pour se procurer des substituts nicotiniques.
Une bonne nouvelle confirmée par le sondage, mené les 16 et 17 mai 2018 par Opinionway pour Johnson & Johnson Santé Beauté France, auprès d’un échantillon représentatif de 1 056 Français, dont 50 % n’ont jamais fumé, 27 % sont d’anciens fumeurs et 23 % sont fumeurs. En effet, 63 % des Français estiment que le coût des substituts nicotiniques est un frein à l’arrêt du tabac. Un taux qui atteint 72 % lorsqu’on interroge les fumeurs actuels, 69 % les 18-24 ans et 76 % les personnes à petits revenus. Une majorité de Français estime que le remboursement classique des substituts nicotiniques aura un effet incitatif sur les fumeurs, ce que confirment 62 % des fumeurs qui jugent cette mesure efficace.
« Cette mesure était attendue depuis longtemps par les médecins, notamment les tabacologues. C’est une démarche et une aide financière qui sont offertes à la population depuis 2000 en Grande-Bretagne, où l’on compte 17 % de fumeurs, contre 30 % en France », insiste le Dr Le Faou, qui milite pour cette prise en charge dans l’Hexagone depuis le début des années 2000. Car les études sont formelles, l’utilisation de substituts nicotiniques donne de bien meilleurs résultats dans le sevrage tabagique que l’arrêt sans aucune aide, et encore plus lorsque sont combinés patchs et formes orales.
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