Le ministre de la Santé a annoncé hier que des négociations avaient été ouvertes avec l’assurance-maladie en vue d'une compensation des pertes de revenus, notamment face à la baisse d’activité de la médecine de ville. Qu'en sera-t-il pour les pharmaciens ?
Hier, devant le Sénat lors de la séance de questions au gouvernement, Olivier Véran a déclaré que des négociations étaient en cours avec l’assurance-maladie pour permettre aux professionnels de santé libéraux pénalisés par une baisse d’activité de bénéficier « de compensations de leur perte de revenus ». Ces aides, qui seront précisées par l’assurance-maladie, pourraient également prévoir des dispositifs d’avance. Ces mesures concerneront les médecins libéraux dont l'exercice a été durement affecté durant l'épidémie. De sources syndicales, l’activité des cabinets de ville a chuté d’un tiers, voire de moitié.
L‘effet rebond de ce phénomène aura un impact sur les pharmacies qui doivent s’attendre à une baisse d'activité de 25 % en avril, estime Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Du reste, indique-t-il, si la situation en mars a pu se maintenir, c’est uniquement grâce à une augmentation de l’activité dans les jours qui ont précédé le confinement. En témoigne le volume des télétransmissions effectuées par les pharmacies (France entière) qui a augmenté de près de 2 millions au cours de la troisième semaine du mois de mars (par rapport à la même semaine de février), déclare le syndicat.
Mais depuis ce soudain pic d’activité, la situation a bien changé, note Philippe Besset qui relève que « le volume de factures télétransmises a chuté de près de 20 % (France entière) la semaine dernière. Cette situation devrait se poursuivre en avril, le confinement étant appelé à se prolonger ». Il rappelle sa revendication auprès de l’assurance-maladie, à savoir de créer une aide « Covid-19 », car aucune pharmacie d’officine ne doit être pénalisée, aucun salarié ne doit être lésé. « Toutes les aides promises par l’État devront être accordées. La FSPF se battra pour que les engagements du gouvernement ne soient pas que des effets d’annonce », déclare le président du syndicat en référence à l’engagement du ministre de la Santé.
À noter que pour chiffrer la baisse d'activité des officines la FSPF et l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) ont lancé des sondages auprès de leurs adhérents sur leurs sites respectifs.
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