Lors de la dernière séance de négociations sur les modalités de la ROSP générique pour 2019, l'assurance-maladie a fait part de son intention de revoir le montant à la baisse.
Un coup bas. Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, Philippe Gaertner, n'en revient toujours pas : « L'assurance maladie a annoncé mercredi dernier à la profession que, sous prétexte d’un "trop" bon rendement de la ROSP 2017 (payé 165 millions d’euros au lieu des 140 millions d’euros prévus) l’"excédent" obtenu par les pharmaciens en 2017, grâce à la qualité de leur travail de substitution (notamment sur la rosuvastatine) sera retenu en 2019 ». « C'est honteux ! » s'exclame-t-il.
L'avenant n° 11 conclu entre l'assurance-maladie et l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) prévoyait déjà de ramener le montant de la ROSP de 140 millions d'euros pour 2017 à 115 millions d'euros pour 2018, c'est-à-dire 25 millions d'euros de moins. Puis, l'enveloppe devait encore être réduite de 15 millions d'euros, pour s'élever à 100 millions d'euros l'année prochaine (versée en 2020). Or, coup de théâtre mercredi dernier, « on nous annonce que l'on nous reprendrait en 2019 le surplus du résultat de la ROSP 2017 payé en 2018, soit 25 millions d'euros, dénonce Philippe Gaertner. J'en déduis que l'assurance-maladie compte négocier un montant non pas de 100 millions d'euros mais de 75 millions pour la ROSP 2019 ». Il ajoute : « Au final, l’assurance-maladie reproche aux pharmaciens d’avoir sur-performé par rapport aux objectifs de substitution… et les pénalise financièrement en raison de la qualité de leur travail ! »
« Imagine-t-on une seconde retirer à un médecin une partie de sa ROSP parce qu’il a trop vacciné contre la grippe saisonnière ou trop dépisté de cancers colorectaux ? » lance le président de la FSPF, appelant l’USPO à le rejoindre « en refusant cette taxation de l’assurance-maladie ». « Compte tenu du contexte économique général et des baisses de prix, cela va trop loin », affirme-t-il.
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