Alors que le ministère de la Santé a envoyé un message aux professionnels de santé pour annoncer des inspections-contrôles sur les barnums, huit d'entre eux ont récemment été fermés à Marseille. Des contrôles qui arrivent peut-être un peu tard.
Alors que les tests Covid ne seront plus systématiquement remboursés à partir du 15 octobre, les barnums sont toujours très présents dans les rues des grandes villes françaises. « Rien qu'à Paris intra-muros il y en a 900 », confirme Bruno Maleine, président du Conseil de l'Ordre des pharmaciens (CROP) d'Île-de-France. En réponse aux innombrables signalements de patients et de professionnels de santé, « des inspections-contrôles seront menées par les agences régionales de santé (ARS) dans l’objectif de repérer les barnums ou centres présentant des non-conformités par rapport aux conditions de réalisation de ces opérations, voire des infractions notables », a indiqué le ministère de la Santé dans un DGS-Urgent daté du 28 septembre.
À Marseille, des inspections ont déjà permis de mettre fin aux pratiques douteuses de certains barnums. Prélèvements effectués n'importe comment, résultats interprétés par des étudiants laissés seuls et parfois donnés en 2 minutes chrono… Huit barnums installés dans la cité phocéenne ont été fermés ces derniers jours suite à ces inspections. Le Parquet de Marseille a ouvert une enquête pour « faux » et « pratiques commerciales trompeuses ». En Île-de-France en revanche, Bruno Maleine n'a pas encore eu connaissance d'un seul barnum fermé suite à des inspections de l'ARS. Il a pourtant relancé à de multiples reprises les services de l'ARS sur ce sujet.
Il s'est déjà écoulé un mois depuis que le ministère a annoncé son intention de missionner les ARS pour contrôler les barnums sur l'ensemble du territoire. Au courant depuis plusieurs semaines qu'elles peuvent faire l'objet de contrôles, les sociétés qui ont vu dans ce dispositif une aubaine pour gagner de l'argent au mépris de la santé publique, ont, elles, largement eu le temps de se faire discrètes voire de disparaître complètement du paysage. « C'est bien de faire des contrôles mais cela aurait dû être fait bien avant. On alerte depuis des semaines, se lamente Bruno Maleine. De nombreux barnums sont éphémères. Quand on veut les inspecter, ils ont déjà disparu », rappelle-t-il également.
À cause des annonces pas très discrètes des autorités sanitaires sur ces contrôles effectués à la fumée des cierges, « on risque de passer à côté de nombreux cas litigieux. Les moins malhonnêtes, si l'on peut dire, vont sûrement se décourager », pressent Bruno Maleine. Le président du CROP le redit une nouvelle fois : avec le déremboursement des tests de confort à partir du 15 octobre, il faudrait « en finir avec les barnums ». Sur ce point également, Bruno Maleine « attend toujours un retour » des autorités sanitaires.
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