Le cannabis médical a prouvé son efficacité dans toutes les utilisations testées, avec très peu d'effets indésirables graves, selon les dernières données de l’expérimentation.
Le président du comité chargé de l'expérimentation sur le cannabis thérapeutique Nicolas Authier, a souligné l’efficacité des médicaments à base de CBD/THC dans les indications testées (douleurs neuropathiques, spasticités douloureuses, situations palliatives, épilepsies pharmacorésistantes, et symptômes rebelles en oncologie liés au cancer et au traitement anticancéreux).
Sur près de 3 000 patients ayant participé à l’expérimentation, les rapports de 2 504 d’entre eux ont été étudiés. Dans les douleurs neuropathiques, qui représentent 54 % des indications, le Pr Authier note que le cannabis médical a permis une amélioration importante de la qualité de vie des patients. Ainsi, après 12 mois de traitement, le pourcentage de patients témoignant de douleurs insupportables est passé de 79 % à 29 %. On observe également une réduction de l’anxiété et de la dépression chez 69 % et 57 % des patients respectivement. « C’est un très bon résultat, puisqu’il concerne des personnes pour lesquelles il n’y avait plus d’alternative thérapeutique disponible », estime le Pr Authier.
Dans les spasticités douloureuses liées ou non à la sclérose en plaques, le Pr Authier note une amélioration « importante à très importante de la qualité de vie pour 40 % des patients ». Autre élément de comparaison, si 36 % des patients ressentaient au moins une crise spastique par heure, ce nombre s’est effondré à 10 % à 12 mois et 4 % à 18 mois. Enfin, dans le traitement de certaines épilepsies pharmacorésistantes, en 6 mois, la fréquence des crises d’épilepsie a diminué de 36 à 25 par mois.
Concernant les effets indésirables, 1 274 sont survenus chez 1 013 patients, dont 5,8 % d’effets indésirables graves. Par ailleurs, seulement 6 cas de dépendance ont été recensés, et aucun cas d’addiction n’a été signalé. « Plus de la moitié des effets indésirables surviennent en début de traitement pendant la phase de titration, ce qui souligne l’importance d’une vigilance renforcée des professionnels de santé », souligne le Pr Authier. Une meilleure formation de ces derniers ainsi que l’accès à d’autres formes de galénique (capsules molles, sprays nasaux…) sera indispensable, afin de pouvoir « prescrire le bon produit au bon patient pour la bonne condition », ajoute-t-il.
D'après une conférence organisée par l'Union des industriels pour la valorisation des extraits de chanvre (UIVEC).
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