Selon les projections du gouvernement, le déficit du régime général de la Sécurité sociale, qui s’élevait à 17,4 milliards d’euros en 2011, ne devrait plus atteindre que 400 millions d’euros. Le déficit de la branche maladie, qui s’élevait à 8,6 milliards d’euros en 2011, atteindrait, lui, 2,6 milliards d’euros à la fin de l’année.
Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement compte réaliser 4 milliards d’euros d’économies sur la branche maladie, dont plus de 1,4 milliard sur les produits de santé (voir encadré). Ce PLFSS prévoit ainsi pas moins de 500 millions d’euros de baisses de prix sur les médicaments et 90 millions sur les dispositifs médicaux. À cela s’ajoutent environ 210 millions de baisses de prix sur les génériques et au moins 200 millions d’euros avec les mesures de maîtrise médicalisée. Au total, les dispositions impactant l’économie des officines dépassent les 900 millions d’euros.
Vacciner contre la grippe
Au-delà des mesures économiques, d’autres dispositions votées par les parlementaires intéressent de près les pharmaciens. En particulier, la possibilité de pratiquer, sous certaines conditions, la vaccination antigrippale (lire également notre article en page 16). Plus précisément, le texte adopté par les députés stipule que « le directeur général de l’agence régionale de santé peut autoriser, à titre expérimental et pour une durée de trois ans, l’administration par les pharmaciens du vaccin contre la grippe saisonnière aux personnes adultes ». Un décret doit encore en fixer les modalités, notamment en ce qui concerne les conditions de désignation des officines des régions retenues pour participer à l’expérimentation, les conditions de formation préalable, les modalités de traçabilité du vaccin, les modalités de financement de l’expérimentation et les modalités de rémunération des pharmaciens. À noter que le PLFSS 2017 propose également d’autoriser, à titre expérimental et pour une durée de trois ans, la détention par le médecin généraliste, en vue de son administration, du vaccin contre la grippe saisonnière pour les personnes adultes.
Ni substitution ni interchangeabilité
En ce qui concerne les médicaments biosimilaires, « rien ne change », déplore Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « On exclut les pharmaciens du développement des biosimilaires et on le laisse à l’initiative des praticiens hospitaliers », ajoute-t-il. Aujourd’hui, « on ne peut ni substituer les biosimilaires ni les "interchanger" quand le traitement est commencé », regrette Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Il appelle donc de ses vœux la publication du décret prévu par la loi santé autorisant le pharmacien à pratiquer la substitution de ces médicaments à l’initiation du traitement. « Nous demandons également l’instauration de règles économiques identiques à celles appliquées aux génériques », souligne Philippe Gaertner.
*Comité économique des produits de santé.
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