Les pharmaciens pourront-ils répondre à la phase 3 de l’épidémie lorsqu'elle sera déclarée ? Bien que déjà impliqués, les officinaux s’interrogent sur la conduite à tenir pour assurer, dans ce nouveau contexte, la continuité des soins et la protection de leurs équipes. L’Ordre organise une Web conférence mercredi pour répondre à ces interrogations.
Les représentants de la profession doivent rencontrer prochainement la direction générale de la Santé (DGS) afin d’obtenir les éléments d’informations qui leur permettront de répondre aux interrogations des confrères lors d’une Web conférence, mercredi 11 mars à 20 heures, organisée par l'Ordre national des pharmaciens. Elle sera diffusée en direct via une plateforme dédiée. « Les pharmaciens ont la possibilité de poser leurs questions dès à présent depuis cette plateforme et pourront également le faire en direct », précise l'Ordre national des pharmaciens.
Les pharmaciens sont unis pour jouer leur rôle de professionnels de santé de premier recours dans la lutte contre l’épidémie de COVID-19. Ils l’ont prouvé au cours des dernières semaines, par la distribution des masques « stocks État » et par la fabrication, autorisée depuis samedi, de solutions hydroalcooliques. « Près de la moitié des officines envisagent de le faire, j’estime que ce ratio est bon pour couvrir les besoins », déclare Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), à la lecture à mi-parcours d’une enquête que son syndicat a lancée.
En dépit de cette mobilisation, la profession demeure dans le flou : les masques viennent à manquer, parfois même pour des patients venant de subir une intervention chirurgicale dans un foyer de l’épidémie. Dans la plupart des pharmacies, il est désormais impossible d'en délivrer aux patients munis d’ordonnance. Quant à la fabrication de gels hydroalcooliques, les matières premières se font déjà rares. Sans compter que, alors que la phase 3 de l’épidémie pourrait être déclarée dans les jours qui viennent, les officinaux n’ont toujours pas d’information sur la conduite à tenir, ni sur ce que l’État attend précisément d’eux. « Nous ne disposons d’aucune consigne claire en ce qui concerne l’accueil du patient, les règles de nettoyage à l'officine ou encore la protection des équipes », regrette Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Les syndicats ne sont pourtant pas à cours de propositions. Parmi celles-ci, Philippe Besset cite le recours au guichet de garde afin d’assurer les délivrances en toute sécurité pour les équipes réduites dans les zones touchées parce que les parents doivent garder leurs enfants à domicile. Gilles Bonnefond, vigilant sur le maintien de la continuité des soins, réitère quant à lui sa proposition concernant le renouvellement des ordonnances de patients chroniques au-delà d’une boîte, « afin d’éviter aux personnes âgées le risque inutile de contamination ».
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