Il y a quelques semaines, l’annonce de l’installation prochaine de cabines de téléconsultation dans des gares SNCF avait suscité une levée de boucliers chez certains professionnels de santé, notamment les syndicats de médecins libéraux. Alors que les sociétés de téléconsultation font désormais partie intégrante du système de santé depuis la parution d’un décret le 1er mars, la HAS effectue aujourd’hui plusieurs recommandations autour de l’installation des cabines ou bornes qui permettent à des patients d’avoir accès, à distance, à un professionnel de santé. Compte tenu des difficultés d’accès aux soins rencontrés par de nombreux patients (1,6 million d’entre eux renoncent à se soigner chaque année), « la télésanté peut constituer un outil pertinent au service des patients et des professionnels, dès lors qu’elle est adaptée à la situation et réalisée dans des conditions garantissant la qualité et la sécurité des soins », estime la HAS.
Comme le rappelle l’autorité sanitaire, le déploiement de la téléconsultation est déjà une réalité aujourd’hui. Ainsi, en 2023, 1 209 pharmacies d’officine se sont équipées de cabines de téléconsultation. « Cette dynamique d’installation s’observe dans d’autres lieux de soins (centres de santé, maisons médicales, etc.), mais également dans des lieux de tous types accueillant du public, par exemple des mairies, des maisons de quartier ou des lieux à vocation commerciale », note la HAS.
Faut-il pour autant encourager le déploiement massif de ces outils, y compris dans des lieux a priori éloignés du monde de la santé ? Pour la HAS, l’installation de cabines ou de bornes doit se faire, en priorité, près des « lieux de soins dans lesquels exerce un professionnel de santé (pharmacies, centres de santé, laboratoires médicaux, etc.) ». Néanmoins, l’autorité sanitaire se dit favorable à l’idée de voir ces équipements être installés dans « d’autres lieux », notamment « dans les zones où l’offre de soins est insuffisante ». Hors de question cependant de voir des cabines être posées directement dans l’espace public. Pour la HAS, « l’espace doit être calme, lumineux et isolé afin d’assurer notamment la confidentialité des échanges ». Dans le cas d’une installation en dehors d’un lieu de soins, elle recommande la mise en place d’une zone d’attente dédiée. Enfin et quel que soit le lieu, la HAS « recommande qu’une personne soit présente sur place afin d’entretenir et de préparer le lieu, puis d’accueillir et d’accompagner le patient lorsque ce dernier en fait la demande ». Pour l’autorité, il n’est pas obligatoire que cette personne soit un professionnel de santé. Cette dernière devra en revanche « être tenue à l’obligation du secret professionnel et doit être formée, notamment aux règles de confidentialité, aux droits du patient et à l’utilisation de l’équipement et des dispositifs médicaux connectés mis à disposition ».
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