Cancer du sein, cancer du col de l’utérus, cancer colorectal. Ces trois cancers font l’objet d’un dépistage organisé sur le territoire français. Mais les résultats sont très décevants par rapport aux moyens alloués et aux objectifs fixés, selon un rapport de l’IGAS.
Les dépenses globales consacrées au dépistage de cancers, organisé ou individuel, sont estimées à 600 millions d’euros : « Au regard de ces montants, les résultats restent très en deçà des objectifs assignés », analyse l’IGAS dans un rapport.
En effet, en 2018-2019, le taux de participation au dépistage organisé était de 42,8 % pour le cancer du sein (pour un objectif européen de 70 %), de 28,9 % pour le cancer colorectal (objectif européen 45 %). Pour le cancer de l’utérus, le taux de dépistage est un peu meilleur : 58,2 % (objectif européen 80 %).
L’IGAS soulève divers problèmes, notamment l’extrême complexité du pilotage avec l’intervention de très nombreux acteurs (DGS, HAS, assurance-maladie, INCa, Santé publique France, ANSM et, au niveau régional, ARS, CRCDC, professionnels de santé…). Par ailleurs, la création de structures en région en 2019 (les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers, CRCDC) n’a pas suffisamment fonctionné.
Or il faut se préparer à faire mieux : la stratégie décennale de lutte contre le cancer pour 2021-2030 prévoit en effet d’augmenter la participation aux dépistages des cancers, avec un million de dépistages supplémentaires à l’horizon 2025. Elle envisage également d'intégrer des dépistages organisés pour d'autres localisations de cancers (poumon, mélanome, prostate).
Afin d’atteindre les objectifs assignés, « il paraît donc nécessaire de revoir le pilotage et l’organisation des programmes, en particulier en changeant d’échelle dans les actions d’« aller vers » et en investissant massivement dans le numérique et la gestion des données, notamment instaurant une seconde lecture dématérialisée des mammographies », conclut l'instance.
Par ailleurs, l'IGAS confirme qu'il est prévu d'inclure les pharmaciens dans la remise de kits cancer colorectal, en rappelant que deux expérimentations ont déjà été réalisées. En Corse, l'implication des pharmaciens a permis d'augmenter significativement la remise de kits, sachant que cette étude a pour défaut de ne concerner qu'un tout petit territoire dont la participation au dépistage était quasi nulle avant expérimentation. En Bretagne, l'expérimentation se serait traduite par une substitution médecin-pharmacien, sans augmentation nette de la participation. À voir donc ce qu'il en sera de la généralisation de cette remise de kits par le pharmacien.
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