Renforcer la prévention en matière de santé est l'une des priorités du gouvernement Macron pour ce second quinquennat. Dans cet objectif, le président de la République a fait une annonce aussi surprenante qu'inattendue le 8 décembre, à l'issue d'une session du Conseil national de la refondation (CNR) consacrée à la santé des jeunes près de Poitiers (Vienne). Répondant à une question qui lui était posée, le chef de l'État a pris tout le monde de court en dévoilant une « petite révolution de prévention », selon ses termes. À partir du 1er janvier, les jeunes de 18 à 25 ans pourront bénéficier de préservatifs gratuits en pharmacie. Depuis quatre ans, pour lutter contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST), des préservatifs sont déjà remboursés par la Sécurité sociale sur prescription d’un médecin ou d’une sage-femme mais ce dispositif était très méconnu.
Les syndicats de pharmaciens, tout comme l'assurance-maladie, ont découvert la mesure en même temps que le grand public. « Tout ce qui va dans le sens de la prévention est une bonne chose, maintenant ce qui est important c'est de faire en sorte que ce soit simple, explique Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Si on impose aux jeunes d'avoir une prescription médicale, cela ne fonctionnera pas », estime-t-il. Une préoccupation que semble partager le ministre de la Santé. François Braun a en effet déclaré dès la semaine dernière que les jeunes pourraient avoir accès à des préservatifs gratuits en pharmacie « sans ordonnance ». « Cela va être très simple : un remboursement à 100 % par la Sécurité sociale », a-t-il ajouté. Lui aussi très favorable à cette mesure, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a toutefois des doutes sur le respect du calendrier annoncé par le chef de l'État. « Nous allons devoir travailler avec l'assurance-maladie et le ministère mais ce que l'on peut déjà dire, c'est que cela ne sera sûrement pas en place dès le 1er janvier, le délai est trop court », estime-t-il.
Gratuits pour les mineurs également
Satisfaites par cette annonce, même si elles appellent aussi à mettre l'accent sur les autres modes de prévention, les associations de lutte contre le VIH, comme Aides, espéraient toutefois que cette mesure puisse être élargie aux mineurs. Alors qu'il n'en avait pas parlé en premier lieu, Emmanuel Macron a confirmé qu'il y était favorable. « Ce qui guide mon action, c’est de protéger nos concitoyens, de protéger notre jeunesse. Je vous réponds donc : banco, nous allons le faire », a-t-il déclaré sur Twitter, en réponse à une question de l'animateur de télévision Christophe Dechavanne sur l'inclusion des mineurs. Dans la foulée, Emmanuel Macron a également confirmé que le dépistage gratuit serait élargi à d'autres pathologies que le VIH.
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