Après la démission de Jean-Marc Ayrault et de son gouvernement, le fauteuil de ministre de la Santé est resté vide pendant quelques heures. Du coup, lors de la réunion du comité de liaison État-officine de mardi dernier, les syndicats d’officinaux n’ont pu être complètement fixés sur le contenu des textes réglementaires accompagnant la réforme de la rémunération. « On nous a affirmé qu’ils étaient prêts, mais tant qu’il n’y avait pas de ministre, ils ne pouvaient pas nous être transmis », indiquait le vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), à l’issue de la rencontre.
Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) est sorti inquiet du rendez-vous. Selon lui, le directeur de la Sécurité sociale aurait notamment annoncé que pour les médicaments de prescription médicale facultative (PMF), les honoraires ne figureront pas dans les bases de données et pourront ne pas être facturés par les pharmaciens. Il aurait également confirmé que les honoraires à la boîte feraient bien l’objet d’une deuxième ligne de facturation. « Lors de la délivrance de médicaments sur prescription ou hors prescription, le pharmacien devra pour facturer le prix TTC, diminué du montant des honoraires, et ajouter une ligne pour les honoraires pour chaque médicament, explique l’USPO. Les honoraires seront ensuite multipliés par le nombre de boîtes. » De même, les honoraires pour les ordonnances complexes et leur prise en charge à 100 % devront être entérinés par la loi. Autre point d’inquiétude pour l’USPO : les agences régionales de santé (ARS) ont été chargées d’établir une cartographie précise des pharmacies d’ici à la fin mai 2014, « afin d’identifier les zones de fragilité en termes d’accès aux médicaments ». « Les mauvaises nouvelles s’accumulent, conclut Gilles Bonnefond. Nous n’avons toujours pas de visibilité sur le taux de remise sur les génériques. Au sujet de la réforme de la rémunération, nous avons confirmation de ce que l’USPO avançait déjà : une facturation séparée des honoraires y compris pour les médicaments de PMF. Ce qui va introduire une incompréhension pour les patients. Les honoraires à l’ordonnance doivent être actés sur le plan législatif avec à la clé un débat parlementaire à venir et incertain… Et les ARS doivent repérer les officines qui pourront fermer et celles qu’il faudra sauver ! »
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