Attribuer aux laits infantiles le statut de médicament faciliterait les procédures de rappel, estime la commission d’enquête parlementaire dans son rapport rendu hier pour améliorer la sécurité alimentaire en France.
En mai dernier, les pharmaciens avaient déjà été consultés sur un éventuel retour dans le monopole pharmaceutique des laits 1er âge et des laits spécifiques, dans le cadre de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Lactalis (voir article « abonné »). L’idée a fait son chemin puisque la même commission d’enquête parlementaire réitère cette proposition dans le rapport qu'elle a remis le 18 juillet pour améliorer la sécurité sanitaire en France.
Le rapporteur Grégory Besson-Moreau, député de l'Aube, a ainsi demandé que soit réalisée une étude d’impact sur la possibilité de conférer au lait infantile, le statut de médicament. Ce qui, estime-t-il, « faciliterait les procédures de retrait rappel ». Par ailleurs, toujours dans cet objectif, il a suggéré qu’au sein des établissements de santé, l’achat de lait infantile se fasse obligatoirement par la pharmacie (à usage intérieur, N.D.L.R.) « et non par les services de restauration ».
Ces deux améliorations s’inscrivent dans la longue liste des propositions de la commission d’enquête qui s’articulent autour de quatre axes : harmoniser et rendre plus robustes les procédures de retrait rappel par les distributeurs, renforcer les obligations des industriels en matière de sécurité alimentaire, améliorer l’efficacité et la fluidité entre les différents services de l’État et mieux informer les citoyens afin de leur garantir la meilleure protection possible.
À noter cependant qu’elle-même consultée par la commission d'enquête parlementaire, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, contrairement aux syndicats de pharmaciens, ne s'était pas déclarée favorable au retour des laits infantiles dans le monopole officinal, au motif que cette disposition risquait d'entraîner des augmentations de prix, des lourdeurs de procédures et de complexifier la distribution de laits infantiles par les associations humanitaires telles les Restos du cœur.
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