Dans un contexte d’amélioration de l’encadrement du traitement des eaux usées, l'Union européenne souhaite que les industriels de la pharmacie et des cosmétiques prennent en charge jusqu’à 80 % des coûts supplémentaires de modernisation et de traitement pour l'élimination des micropolluants entrants en stations d'épuration.
Le Parlement européen a validé mercredi par 481 voix (79 contre, 26 abstentions) un accord conclu fin janvier entre les eurodéputés et les États membres sur l’encadrement du traitement des eaux urbaines usées. L’accord comprend notamment un principe « pollueur-payeur », qui impose aux industries pharmaceutiques et cosmétiques une « responsabilité élargie ». En effet, selon Bruxelles, 59 % des micropolluants en stations d'épuration viennent des produits pharmaceutiques et 14 % viennent des produits cosmétiques.
Ainsi, d’après l’accord, ces deux secteurs devront couvrir conjointement 80 % des coûts supplémentaires de modernisation et de traitement pour l'élimination de ces micropolluants. Les 20 % restants passeront par un financement national, afin d'éviter une répercussion financière trop forte sur les laboratoires et indirectement sur les prix des médicaments.
En réaction, la Fédération européenne des industries pharmaceutiques (EFPIA) a déclaré sur son site regretter « que seuls la pharmacie et les cosmétiques soient couverts […] tous les émetteurs de micropolluants devraient être inclus », jugeant que « l'impact négatif sur l'accessibilité des médicaments » n'a « pas été pris en compte ».
En outre, le texte renforce la surveillance des virus (comme le SARS-Cov-2), des polluants chimiques (notamment PFAS) et des microplastiques. Enfin, il oblige les agglomérations de 1 000 habitants à éliminer les matières organiques biodégradables dans les eaux usées avant rejet dans l'environnement d’ici 2035. Les stations des agglomérations de plus de 150 000 habitants devront garantir d'ici à 2039 l'élimination de l'azote et du phosphore, puis d'ici à 2045 d'un large spectre de micropolluants, avec des cibles intermédiaires pour les réduire d'ici là. Les stations plus petites (à partir de 10 000 habitants) seront également concernées après 2045, sous conditions.
Avec l’AFP.
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