Pour redresser « les comptes dégradés de la France », le gouvernement a identifié « au moins 10 milliards d'euros d'économies » potentielles dans différents secteurs dont celui de… la santé. L'exécutif cible en particulier les arrêts maladie et « les dérives » des dépenses en médicaments.
Après avoir récemment échappé à la sanction de l'agence S & P Global, qui a maintenu la note de la solvabilité française, l'exécutif entend réaffirmer son sérieux budgétaire et tourner la page des dispendieuses mesures de soutien du « quoi qu'il en coûte » face aux crises sanitaire et énergétique. Pour diminuer endettement et déficit publics jusqu'en 2027, le gouvernement compte s'attaquer aux avantages fiscaux sur les carburants, aux aides au logement mais aussi aux dépenses de santé. « Nous avons identifié au moins 10 milliards d'euros d'économies » a affirmé le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, en ouverture des Assises des finances publiques le 19 juin.
Dans le secteur de la santé, deux objectifs ont été clairement affichés. Premier d'entre eux, endiguer l'augmentation continue du nombre d'arrêts maladie, dont le nombre a explosé ces dix dernières années (près de 9 millions en 2022 contre 6,4 millions en 2012). « Est-ce que quelque chose justifie que les arrêts maladies aient augmenté de 30 % au cours des dernières années ? Ça représente une dépense totale de 16 milliards d’euros par an », a tenu à souligner le ministre de l'Économie. Pour diminuer les dépenses causées par les arrêts maladie, plusieurs pistes sont sur la table : mettre à contribution les employeurs, ajouter un jour de carence mais aussi renforcer les contrôles au niveau des prescripteurs. Sur ce dernier volet, l'assurance-maladie a déjà lancé une campagne offensive de contrôles qui vise les médecins soupçonnés d'avoir la main un peu trop lourde. Une stratégie déjà vivement critiquée par les syndicats de médecins libéraux. MG France, dans un communiqué, a dénoncé une campagne « brutale » et reproche aux autorités de vouloir faire passer les médecins traitants pour des « boucs émissaires ».
Concernant les dépenses de santé, le gouvernement réfléchirait à augmenter la franchise appliquée sur les médicaments remboursés, selon une information du journal « Les Échos ». « La gratuité ou la quasi-gratuité (des médicaments) peuvent conduire à déresponsabiliser le patient et expliquent que l'achat de médicaments soit encore si élevé en France », estime le ministre de l'Économie, dans des propos repris par le journal économique. En fin de semaine dernière, le directeur général de la CNAM, Thomas Fatôme, avait également annoncé que les assureurs et les mutuelles devraient mettre la main au portefeuille pour prendre en charge les soins dentaires, dont le taux de prise en charge par l'assurance-maladie doit passer de 70 à 60 % à compter du 1er octobre.
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