Adopté le12 mai par l'Assemblée nationale, le pass sanitaire avait également été validé par la Commission nationale informatique et libertés (CNIL), mais à une condition : que soient définies « dans la loi (et de manière précise), les finalités, la nature des lieux, des établissements et des événements concernés ainsi que le seuil de fréquentation minimal envisagé et les modalités d'évaluation de celui-ci ».
Le recours au pass sanitaire (en format papier ou numérique) sera donc circonscrit aux manifestations réunissant plus de 1 000 personnes s'ils se tiennent dans les lieux suivants : « chapiteaux, théâtres, salles de spectacle, de conférence, salons et foires d'exposition, stades, établissements de plein air et sportifs couverts, grands casinos, festivals, compétitions sportives, croisières et bateaux avec hébergement, bals organisés par les collectivités… » Exit donc tous les actes de la vie quotidienne, de même que l'accès aux musées, cinémas, hôtels, campings, restaurants ou établissements thermaux (la liste n'est pas exhaustive), qui resteront donc, eux, en "accès libre". Pour voyager dans les autres pays de l'Union européenne, un pass européen devrait être mis au point et être opérationnel à partir de la mi-juin.
L'autotest supervisé : une bonne idée ?
Si toutes les personnes qui auront reçu une vaccination complète pourront donc accéder aux événements et lieux précédemment cités en présentant leur pass sanitaire, les autres devront présenter un test négatif de moins de 72 heures ou bien un certificat de rétablissement (soit un test PCR ou antigénique positif de « plus de 15 jours et de moins de 2 mois », selon la direction générale de la Santé). À l’instar des tests sérologiques, les autotests, disponibles en pharmacie depuis le 12 avril, ne sont donc d'aucune utilité dans le cadre du pass sanitaire, pour le moment. Alors que les ventes d'autotests ne décollent pas, Gilles Bonnefond estime en effet que ces tests rapides pourraient bel et bien être utilisés dans le cadre du pass sanitaire à condition qu'ils soient réalisés selon une certaine procédure. « Il s'agirait d'un autotest supervisé, explique le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Le prélèvement est réalisé par le patient, ce qui permet de gagner du temps, mais le résultat est interprété par un professionnel de santé pour pouvoir l'enregistrer ensuite », détaille-t-il. Une proposition qu'il faudra désormais soumettre aux autorités sanitaires, mais selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), cette piste a peu de chances de convaincre. « Comment vérifier que la personne qui arrivera en officine avec un résultat négatif n'utilise pas en fait un prélèvement effectué sur quelqu'un d'autre ? Je ne vois pas comment nous pourrions en avoir la certitude », s'interroge Philippe Besset. Le président de la FSPF estime, lui, qu'en officine le recours aux tests antigéniques suffit largement dans le cadre du pass sanitaire.
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