Fortacin est le premier spray indiqué pour traiter l’éjaculation précoce primaire chez l’homme adulte. Son secret ? Il est composé de deux anesthésiques locaux, la lidocaïne et la prilocaïne. Ces deux molécules sont déjà utilisées en association dans des patchs (Emlapatch 5 % et génériques), des crèmes (Emla, Anesderm et génériques) et un gel parodontal (Oraqix) dans le but d’obtenir une anesthésie de surface. Le principe est le même avec ce spray spécialement étudié pour être vaporisé sur le gland du pénis. Le résumé des caractéristiques du produit précise que chaque millilitre de la solution contient 150 mg de lidocaïne et 50 mg de prilocaïne, et que chaque pulvérisation délivre 50 microlitres contenant 7,5 mg de lidocaïne et 2,5 mg de prilocaïne. La dose recommandée est de trois pulvérisations, sachant que l’utilisation devra se limiter à trois doses maximum par 24 heures, espacées d’au moins 4 heures.
L’efficacité du médicament a été établie par deux études incluant des hommes souffrant d’éjaculation précoce présentant un IELT (temps de latence de l’éjaculation intravaginale) inférieur ou égal à 1 minute pour au moins deux des trois derniers rapports sexuels. Après trois mois de traitement, cet IELT a augmenté de 0,58 à 3,17 minutes dans le groupe Fortacin, versus 0,56 à 0,94 minute dans le groupe placebo. Ce temps de latence progresse lorsqu’ils continuent à utiliser Fortacin pendant plusieurs mois.
Prévalence de 25 %
Fortacin est développé par Plethora Solutions Holdings, filiale du groupe d’investissement en santé Regent Pacific, basé à Hong Kong. D’après la société, l’éjaculation précoce touche environ 25 millions d’hommes en Europe, soit un quart de la population. En utilisant Fortacin, ils peuvent « augmenter le temps de latence de l’éjaculation, sans effet secondaire sur la sensation ».
Plethora Solutions a choisi le groupe Recordati pour partenaire commercial. Ce dernier va se charger de la commercialisation du spray en Allemagne, Espagne, France, Grèce, Irlande, Italie, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie et Slovaquie l’an prochain. Il devra ensuite s’assurer du déploiement du produit dans les autres pays d’Europe, en Russie et dans la Communauté des États indépendants (CEI – constituée de 9 des 15 anciennes républiques soviétiques), puis dans certains pays d’Afrique du Nord. Concernant les États-Unis, un nouvel essai clinique doit commencer prochainement. Aucune commercialisation n’est prévue outre-Atlantique avant 2018.
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