L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a signé hier l’avenant relatif à la ROSP génériques pour 2018 portant l’objectif national de substitution à 90 %. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a refusé de parapher le texte.
L’équilibre économique général de l’avenant n° 11 prévoit une baisse de la ROSP générique de 140 millions d’euros à 115 millions d’euros pour cette année. « Nous considérons que l’équilibre général de l’avenant n° 11 n’est pas bon, rappelle le président de la FSPF, Philippe Gaertner. Aussi, nous ne pouvions pas signer un texte qui confirme cette perte de 25 millions d’euros pour le réseau. » De plus, non seulement le montant de la ROSP baisse, mais les objectifs de substitution à atteindre augmentent. « Les seuils ont tous été augmentés d’un point », indique Philippe Gaertner, et l’objectif global passe de 86 % à 90 % (avec un réalisé à 87,5 % pour 2017). Autre motif de non-signature : la suppression du dispositif qui permettait aux meilleurs substitueurs de ne pas perdre, même si leur taux régressait un peu. « Cette signature conduit à une perte sèche de 18 %, soit 1 100 euros, en moyenne pour chaque officine », déplore le président de la FSPF.
« Si l’USPO n’avait pas signé la ROSP cette année, elle disparaissait », rétorque son président, Gilles Bonnefond. Cela aurait, selon lui, complètement remis en cause la politique générique. Pour lui, l’objectif de 90 % est raisonnable. « Cela ne représente pas un saut exceptionnel, car cela correspond à l’évolution enregistrée ces trois dernières années », assure-t-il. Et d’ajouter : « En décembre 2017, le taux de substitution s’élevait à 88,1 % et les molécules compliquées à substituer comme Lévothyrox ont été écartées de l’objectif. » Le président de l’USPO affirme également que, « dans l’équilibre global, nous avons fait bien attention que les pharmaciens qui substituent beaucoup soient moins impactés que ceux qui substituent moins ». En fait, selon lui, le dispositif de la ROSP devait évoluer en raison de la difficulté à maintenir le niveau de redistribution des économies générées, l’écart de prix entre princeps et générique diminuant au cours de la vie des produits. Mais aussi en raison d’une arrivée moindre de blockbusters sur le marché.
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