L'épidémie de grippe est terminée. Le bilan préliminaire de l'agence Santé publique France pointe ses particularités : précoce, longue et toujours mortelle.
Étalée sur 16 semaines, l'épidémie grippale de l'hiver 2017-2018 a été précoce, puisqu'elle a commencé début décembre et s'est propagée en quatre semaines à l'ensemble des régions métropolitaines. Elle a aussi été « exceptionnellement longue », se terminant fin mars. Elle se caractérise par la circulation de trois virus : A (H1N1) pdm09 (44 %), B/Yamagata (46 %) et A (H3N2).
D'intensité modérée en médecine ambulatoire avec 2,4 millions de consultations pour syndrome grippal qui ont principalement concerné les enfants, elle a eu un impact important sur les hospitalisations et la mortalité. En effet, le nombre d’hospitalisations pour grippe pendant cette épidémie est le plus élevé depuis l'épidémie de 2009-2010, tout comme le nombre de cas graves de grippe admis en réanimation. On compte 75 467 passages aux urgences pour grippe dont 9 738 hospitalisations (13 %), 2 915 cas graves admis en réanimation dont 490 décès. Parmi les patients hospitalisés, 20 % étaient âgés de moins de 5 ans et 53 % de 65 ans et plus. L'excès de décès attribuable à la grippe est actuellement estimé à 13 000, dont 93 % de personnes âgées de 65 ans et plus. « Ces estimations provisoires sont, à ce stade, inférieures à celles observées lors de la saison précédente, précise l'agence dans son bilan préliminaire. Au terme de l’épidémie 2016-2017 (...) environ 14 400 décès étaient attribuables à la grippe. »
La couverture vaccinale reste stable et insuffisante : seules 45,6 % des personnes à risques ont été vaccinées. Parmi les cas graves admis en réanimation, 81 % d’entre eux présentaient des facteurs de risque et 56 % des cas pour lesquels le statut vaccinal était renseigné n’étaient pas vaccinés. Par ailleurs, l'efficacité du vaccin cette année est qualifiée de « modérée » : elle est de 54 % chez les personnes de 65 ans et plus.
Santé publique France rappelle que, pour la saison 2018-2019, la composition vaccinale est inchangée pour la valence H1N1 mais est modifiée pour les valences H3N2 et B/Victoria, selon les recommandations de l’OMS. Le vaccin tétravalent sera disponible en France, avec ajout d’une seconde valence pour le virus B/Yamagata.
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