Annoncée comme particulièrement virulente chez les plus de 65 ans, l'épidémie de grippe qui sévit depuis la fin de l'année 2016 a tué treize résidents d'une maison de retraite de Lyon (Rhône) en quinze jours.
L'agence Santé Publique France avait déjà souligné que la grippe touchait majoritairement des personnes âgées de 65 ans et plus et que le taux de mortalité était en augmentation. La disparition de 13 résidents d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) lyonnais depuis le 23 décembre conforte malheureusement ces données. L'EHPAD Berthelot indique qu'au 7 janvier, 72 pensionnaires sur 110 ont été affectés par la grippe. Sur les 13 personnes décédées (dont la moyenne d'âge est de 91,5 ans), six étaient vaccinées contre la grippe. Au total, « 46 % des pensionnaires étaient vaccinés », la campagne de vaccination ayant dû être interrompue quand l'épidémie est survenue dans la maison de retraite, explique le médecin coordinateur des EHPAD du groupe Korian, le Dr Émilie Arabian. Celle-ci ajoute que l'épidémie « s'est développée de façon précoce à partir du 21 décembre, elle a décru au moment de Noël, puis une nouvelle flambée nous a poussés le 27 décembre à instaurer une mesure d'isolement ». Six pensionnaires étaient encore hospitalisées dimanche mais leur pronostic vital n'est pas engagé, tandis que 43 personnes sont encore à l'isolement, cette mesure étant levée sept jours après la fin des symptômes grippaux.
Face à cet « événement exceptionnel », le ministère de la Santé a sollicité l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) qui a lancé samedi une enquête pour identifier et analyser les causes. Un rapport d'étape est attendu « sous dix jours ». L'agence Santé Publique France rappelle que l'épidémie de grippe se poursuit, que le virus A (H3N2) est très largement majoritaire, particulièrement dangereux pour les sujets fragiles. Il s'agit du même virus qui a contribué il y a deux ans à une surmortalité de 18 000 personnes, explique un épidémiologiste de Santé Publique France : « dès qu'il a été identifié, nous avons su que l'impact serait fort » chez les personnes âgées. Il explique que le H3N2 n'attaque généralement pas les poumons comme le H1N1, mais va générer des complications chez les personnes affaiblies, par le biais d'une surinfection bactérienne ou en précipitant l'évolution des pathologies (insuffisances cardiaques ou respiratoires, diabète, etc.) Pour l'expert, « le nombre de cas n'est pas exceptionnel mais la proportion de malades hospitalisés plus grande ». La vaccination reste la première recommandation pour s'en protéger, bien que les personnes âgées répondent moins bien aux vaccins. « Nous estimons à 35 % l'efficacité de la vaccination chez le sujet âgé. »
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