La couverture vaccinale contre la grippe saisonnière reste très faible chez les femmes enceintes en France, comme le confirme une récente étude de l'Inserm.
Selon une étude menée par Béatrice Blondel, chercheuse à l'Inserm et un médecin de l'hôpital Cochin, seulement 7,4 % des femmes enceintes ont été vaccinées contre la grippe lors de la saison 2015-2016. Dans le cadre de ces travaux publiés dans « Human Vaccines & Immunotherapeutics », près de 12 000 femmes ayant donné naissance en mars 2016 ont été interrogées. « Le fait qu’elles aient accouché en mars était intéressant car cela signifie qu’elles étaient enceintes pendant toute la période de vaccination et au moment de l’épidémie de grippe. Elles étaient donc complètement concernées par les mesures de vaccination », précise Béatrice Blondel. Afin de déterminer les facteurs qui favorisent la vaccination ou qui, au contraire, incitent les femmes enceintes à ne pas y avoir recours, les chercheuses ont également voulu savoir par quel professionnel de santé le suivi prénatal avait été réalisé. Le taux de couverture vaccinale s'avère plus faible chez les patientes suivies par un gynécologue-obstétricien ou par des sages-femmes que chez celles qui ont fait appel à un médecin généraliste. « En France, les gynécologues-obstétriciens et les sages-femmes ne se sont pas emparés de cette question et n’ont pas intégré systématiquement la vaccination dans le déroulé de la surveillance prénatale », observe la chercheuse de l'Inserm.
Alors que les autorités sanitaires recommandent la vaccination des femmes enceintes depuis 2012, seulement un quart des mères interrogées dit avoir reçu une proposition de vaccination au cours du suivi prénatal. Parmi les femmes à qui la vaccination a été proposée, 70 % ont refusé. Les femmes enceintes qui ont accepté étaient plutôt âgées de 30 à 34 ans, avaient un niveau de diplôme plutôt élevé et travaillaient plus souvent dans le secteur de la santé. « Il faut s’adresser aux femmes pour les informer sur les bénéfices avérés de la vaccination. Le principe de précaution vis-à-vis des médicaments est très fortement ancré dans le comportement des femmes enceintes, note Béatrice Blondel. Toutefois, le fait que la campagne vaccinale nationale 2 019 inclut les femmes enceintes devrait favoriser une meilleure adhésion des professionnels de santé et de ces femmes. »
Comme le rappelait le ministère de la Santé au moment du lancement de la campagne de vaccination en octobre, « les risques de fausse couche augmentent et les hospitalisations sont sept fois plus nombreuses chez les femmes enceintes que dans une population du même âge en cas de grippe ». Selon les chiffres du ministère, seulement 52 % des Français estiment qu'il faut se faire vacciner contre la grippe lorsqu'on est enceinte.
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