Suite aux annonces d'Emmanuel Macron, qui a confirmé l'organisation d'une campagne de vaccination gratuite contre le papillomavirus (HPV) pour tous les élèves de 5e dès la rentrée prochaine, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) tient à rappeler au gouvernement l'importance de publier, « sans tarder », les textes autorisant les pharmaciens à prescrire et à vacciner contre le HPV.
En matière de vaccination contre le HPV, la France est à la traîne. Fin 2021, 45,8 % des jeunes filles âgées de 15 ans avaient reçu une dose, et 37,4 % des jeunes filles de 16 ans disposaient d'un schéma complet à deux doses, selon les chiffres de Santé publique France. Chez les garçons, seulement 6 % avaient reçu une dose à 15 ans. Pour augmenter la couverture vaccinale contre le HPV, avec en ligne de mire l'objectif de 80 % fixé par la stratégie décennale (2021-2030) de lutte contre les cancers, une campagne de vaccination gratuite sera organisée dès la rentrée prochaine dans les collèges pour tous les élèves de 5e, filles et garçons, sur la base du volontariat. Une mesure annoncée par le chef de l'État en personne, lors d'une visite dans un collège de Jarnac, en Charente, le 28 février.
À cette occasion, le président de la République a également réaffirmé le rôle central des pharmaciens, infirmiers et sages-femmes dans la stratégie de vaccination HPV, indiquant que la « prescription et la vaccination pourront être réalisées par ces professionnels de santé dès septembre 2023 ». Si les pharmaciens peuvent administrer des doses de vaccins contre le HPV aux patients de plus de 16 ans, ils ne sont pas encore autorisés à les prescrire. Cette possibilité est prévue dans la dernière convention pharmaceutique, mais les textes autorisant les pharmaciens d'officine à prescrire ce vaccin, et tous les vaccins vivants et non vivants, n'ont toujours pas été publiés.
Tout en saluant l'annonce d'Emmanuel Macron « qui donne corps aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) de juillet 2022 », sur la vaccination contre le HPV, l'USPO a voulu faire passer un message à l'exécutif. « Afin de permettre aux pharmaciens d’accompagner le plus rapidement possible cette stratégie, nous appelons le gouvernement à publier, sans tarder, les textes autorisant les pharmaciens à prescrire et à vacciner contre le HPV », demande le syndicat. L'USPO rappelle au passage que « ces textes doivent également autoriser les pharmaciens d’officine à prescrire et à vacciner tous les vaccins vivants et non vivants, en cohérence avec les recommandations de la HAS ». Par ailleurs, rappelons que la HAS a recommandé d'étendre les compétences vaccinales des pharmaciens aux enfants de 2 à 15 ans révolus, ce qui inclurait donc la vaccination HPV.
Comme tient à le rappeler l'USPO, « les pharmaciens d’officine ont témoigné de leur efficacité et de leur professionnalisme pour vacciner la population contre la grippe et le Covid. Ces professionnels de santé sont compétents, disponibles et ont la confiance des patients. Ne perdons plus de temps pour renforcer la couverture vaccinale de la population ! », exhorte le syndicat.
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