ALERTE. Les statistiques 2015 publiées par le conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) signalent une grave déperdition au sein des effectifs de médecins généralistes sur l’ensemble du territoire, et ce alors que les effectifs globaux des médecins atteignent aujourd’hui des sommets records, avec 281 087 inscrits dont 215 539 en activité.
Les généralistes sont aujourd’hui 10,3 % de moins qu’en 2007 et la France devrait en perdre à nouveau 6,8 % d’ici à 2020. Une cartographie interactive consultable en ligne sur le site du CNOM, fait apparaître une aggravation des déserts médicaux en dépit d’une densité moyenne de 294,9 médecins pour 100 000 habitants. Si huit régions se trouvent en situation de densité forte, elles sont autant – y compris l’Ile-de-France – à subir une diminution de leurs effectifs et/ou une densité faible.
De même certaines spécialités médicales sont en souffrance, telles l’ORL et la dermatologie qui ont perdu plus de 7 % de leurs effectifs depuis 2009, ou encore la rhumatologie (-10,3 %) et la chirurgie générale (-24,7 %). En revanche, les autres spécialités médicales progressent de 6,2 %, les spécialités chirurgicales de 25,8 %.
Plus âgée, plus féminine.
Ces statistiques, qui interviennent deux semaines après la publication des chiffres par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), établissent plusieurs parallélismes avec la profession. À l’instar des pharmaciens, les médecins vieillissent : 59 % des hommes ont 59 ans et 41 % des femmes ont 53 ans, soit un âge moyen de 51 ans. Ils sont également nombreux à poursuivre leur activité au-delà de l’âge de la retraite, 26,4 % inscrits au tableau des médecins libéraux ont plus de soixante ans et ils sont aujourd’hui 14 665, contre 12 946 en 2013, à être de ces retraités actifs (6,9 %).
Avec 45 % de femmes, les médecins poursuivent leur féminisation. Du reste, 60 % des généralistes de moins de quarante ans sont des femmes. Tout autant que chez les pharmaciens, le salariat a le vent en poupe. Les salariés, qui ont vu leurs effectifs croître de 5,6 % entre 2007 et 2015, sont désormais à part égale (44,1 %) avec les libéraux (44,7 %).
Enfin, les médecins eux aussi s’inquiètent pour la relève, alors que seulement 17,4 % d’entre eux ont moins de quarante ans. Tout comme les pharmaciens, ils déplorent un phénomène d’évaporation des diplômes, un quart des nouveaux diplômés ne s’inscrivant pas à l’Ordre. Et ce en dépit d’un relèvement du numerus clausus aujourd’hui fixé à 7 497 places, soit deux fois plus qu’il y a dix ans.
Ils ne peuvent compter davantage sur les diplômes étrangers. Car si leur nombre ne cesse d’augmenter depuis 2007 (+ 42,7 %), ces médecins ne pallient pas les carences de certaines régions. Ces diplômés privilégient en général l’exercice salarié à 62 %. Seulement 25 % d’entre eux optent pour l’exercice libéral, et encore, ils préconisent les territoires à forte densité.
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