La France dispose encore de près de 30 millions de doses de vaccins anti-Covid première génération. Alors que la campagne de rappel qui vient de s'ouvrir va s'appuyer sur les nouveaux vaccins bivalents adaptés au variant Omicron, que vont devenir ces stocks de vaccins non utilisés ?
Il y a une quinzaine de jours, la Suisse annonçait devoir détruire 10,3 millions de doses du vaccin anti-Covid de Moderna. Des doses non utilisées dont la date de péremption avait été atteinte. Au printemps dernier, la France avait déjà été contrainte de jeter 3,6 millions de doses du vaccin AstraZeneca pour les mêmes raisons. À la date du 6 octobre, notre pays a encore en stock près de 30 millions de vaccins anti-Covid première génération (10 millions de vaccins Pfizer et 18,2 millions de doses du vaccin de Moderna) selon des chiffres confirmés par le ministère de la Santé. Comme l'a recommandé la Haute Autorité de santé (HAS), les rappels qui vont être administrés cet automne le seront avec les vaccins bivalents récemment livrés aux pharmacies et aux autres vaccinateurs. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on ne risque pas la pénurie. Dès la fin du mois, 8 millions de doses des vaccins bivalents seront disponibles à la commande pour les professionnels de santé de ville. D'ici à la fin de l'année, la France doit recevoir 40 millions de doses de ces vaccins nouvelle génération, qui serviront principalement à vacciner une population cible estimée à 25 millions d'individus.
Les premiers vaccins anti-Covid n'ont donc vocation à être injectés qu'à une seule catégorie de la population aujourd'hui : les patients qui n'ont jamais reçu la moindre dose depuis le début de la pandémie. Des primo-injections qui sont très rares aujourd'hui (environ 500 par jour). Même si ces dernières augmentaient, du fait par exemple d'une dégradation de la situation épidémique, il semble totalement impossible d'écouler un stock de près de 30 millions de doses. Le temps pour le faire est, de plus, particulièrement restreint, ces doses étant bientôt périmées. Interrogé sur cette question lors d'une conférence de presse organisée la semaine dernière, le ministère de la Santé a premièrement tenu à rappeler que l'extension du délai d'utilisation des vaccins première génération était à l'étude. Au mois d'août, la durée de conservation en congélateur du vaccin Pfizer a déjà été allongée à 15 mois.
L'une des premières pistes est, bien sûr, d'envoyer les doses restantes à des pays moins bien pourvus. Faire don de ces vaccins est toutefois bien plus difficile aujourd'hui qu'il y a quelques mois. « Il y a beaucoup moins de pays preneurs », admet le ministère de la Santé. Face à la perspective de voir des millions de doses (et d'euros par la même occasion) jetées à la poubelle, le ministère a tenu à défendre la stratégie des pouvoirs publics. « L'objectif principal était de garantir un nombre de doses suffisant pour toute la population », rappelle-t-on avenue de Ségur. Selon le journal « Le Parisien », la solution pour éviter, ou du moins limiter le gaspillage, pourrait venir des fabricants eux-mêmes. Pfizer a en tout cas confirmé qu'il travaillait « en collaboration avec les gouvernements et les organisations internationales pour gérer les stocks de vaccins et minimiser les pertes autant que possible ». Sans donner de détails, pour l'instant, sur la manière avec laquelle il compte procéder.
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