La lettre adressée le 13 avril à Olivier Véran, ministre de la Santé, par les représentants de la profession, aura été le point d’orgue d’une semaine mouvementée sur le front de la distribution des masques. Car alors qu’ils répondent présents depuis le début de la crise pour distribuer les masques du stock de l'État et des ARS aux professionnels de santé, se tenant scrupuleusement à la doctrine gouvernementale, les pharmaciens se trouvent pris entre deux feux.
D’une part, la population se fait de plus en plus insistante depuis les recommandations émises par l’Académie de médecine, le 3 avril. D’autre part, certains acteurs, « estimant que la réglementation relative à l’importation de ces produits leur permet de le faire en toute légalité, vendent ou donnent aujourd’hui des masques chirurgicaux à la population », soulignent les signataires de la lettre, Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Pierre Béguerie, président de la section A (titulaires), Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens de d’officine (USPO). D’où la nécessité impérieuse, insistent les représentants de la profession, d’obtenir du ministre, Olivier Véran, une position claire, précise et univoque.
Cette démarche fait écho à leur demande au cabinet ministériel, le 8 avril, demeurée à ce jour sans réponse. Mais elle fédère aussi toutes les voix des pharmaciens qui se sont élevées sur le territoire pour manifester leur incompréhension, voire leur colère. Que ce soit du côté des groupements qui, par le biais de l’UDGPO, contestent les pratiques commerciales du prestataire de MAD Bastide médical. Ou encore en région. Les pharmaciens adhérents du syndicat de pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes (FSPF) ont ainsi écrit au président de la République et au ministre de la Santé pour exprimer leur « ras-le-bol de la gestion de crise au jour le jour » qui amène son lot de consignes contradictoires. À l’instar de leurs instances nationales, ces officinaux réclament des consignes claires, des moyens et… de la reconnaissance. Cela va mieux en le disant.
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