À Nice, un arrêté municipal publié le 14 octobre interdit l'installation de barnums pour les tests Covid dans les rues de la ville. Si plusieurs officinaux ont dû retirer leurs installations depuis, la situation serait en passe d'évoluer et les pharmaciens niçois qui le souhaitent pourront bel et bien continuer à réaliser des tests sous barnums s'ils respectent certaines conditions.
Titulaire de la pharmacie du Square, située dans un quartier résidentiel du nord de Nice, Agnès Velay avait décidé d'installer un barnum devant son officine afin de réaliser des tests Covid et des prélèvements pour des tests PCR dans les meilleures conditions. « Jusqu'à la semaine dernière, nous faisions près de 50 tests par jour, avec chaque jour environ 6 cas positifs. » Ce mercredi, l'officinale niçoise a dû démonter son installation à son plus grand regret. En cause, un arrêté de la mairie de Nice qui oblige les pharmacies à fermer leurs barnums sous peine d'amende. Si l'arrêté en question date du 14 octobre (soit la veille du jour où la prise en charge systématique des tests a pris fin) et si beaucoup de pharmaciens ont reçu à ce moment-là un courrier recommandé de la mairie pour les informer de cette nouvelle règle, d'autres comme Agnès Velay ont maintenu leur barnum en place jusqu'à cette semaine. « Je n'ai pas reçu de recommandé car l'espace où est installé le barnum est privé, du moins nous étions persuadés de cela avant que la mairie ne nous affirme que le barnum était en fait sur l'espace public. » Agnès Velay se demande maintenant si elle va pouvoir continuer à faire des tests au sein même de son officine alors que l'agencement de celle-ci n'est pas idéal pour réaliser ce type d'actes.
Selon Cyril Colombani, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) des Alpes-Maritimes, la décision prise mi-octobre par la mairie de Nice s'explique surtout par le fait qu'un certain nombre de barnums travaillaient dans de très mauvaises conditions. « L'agence régionale de santé (ARS) a procédé à de nombreux contrôles et plusieurs d'entre eux ont été fermés. Avec cet arrêté, la mairie de Nice a voulu repartir de zéro. Ensuite il y a eu un délai entre la publication et l'exécution de l'arrêté, ce qui a donné l'impression d'un mauvais timing, vu que la situation sanitaire se dégrade. C'est une fausse polémique, l'idée de départ était de mettre fin aux barnums sauvages », souligne-t-il. Barnums qui gênent le passage ou qui menacent de s'envoler parce que mal fixés… certaines installations pouvaient, de plus, poser un problème au niveau de la sécurité.
Comme le confirme Raphaël Gigliotti, trésorier du syndicat des pharmaciens des Alpes-Maritimes (FSPF), les pharmaciens niçois qui le souhaitent vont pouvoir faire une demande à la mairie pour réinstaller un barnum. « Une convention bipartite entre la mairie de Nice et les pharmacies qui souhaitent installer un barnum est en cours d'écriture, elle sera prête dans les prochaines heures, explique-t-il. Pour que leur requête soit acceptée, les officines demandeuses devront montrer que les tests pourront être réalisés dans de bonnes conditions. Le barnum ne devra pas poser de problèmes en matière de sécurité. Il devra être proche de la pharmacie, une officine ne pourra plus ouvrir un barnum loin de son lieu d'installation. » La disparition des tentes blanches dans les rues niçoises n'était donc sans doute que temporaire.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires