Après le syndicat des généralistes MG France, c’est au tour du Syndicat des médecins libéraux (SML) de s’insurger contre le projet de loi qui donnerait aux pharmaciens un droit de prescription.
Autoriser la prescription pharmaceutique, c’est « vouloir doter les officinaux de compétences diagnostiques qu’ils n’ont pas car leur profession n’est pas une profession clinique », réagit le SML dans un communiqué, suite à l’adoption en commission des affaires sociales d’un amendement visant à autoriser les pharmaciens à délivrer certains médicaments sur ordonnance pour des pathologies bénignes.
Le syndicat estime que « vouloir confier aux pharmaciens le diagnostic et la prescription pour des affections dites bénignes, témoigne d’une très mauvaise connaissance de la réalité de la pratique médicale. Ces pathologies sont susceptibles d'en masquer d’autres plus graves qui, si elles sont mal prises en charge, seront traitées avec retard ». Pour le SML, la coopération avec le pharmacien est bienvenue, mais seulement « sur ce qui relève du médicament et de son bon usage ».
Par ailleurs, le syndicat regrette le double discours de la ministre de la Santé dans ce dossier. En effet, Agnès Buzyn a jugé « important de réussir à avancer sur le sujet », mais a exprimé ses réserves et plaidé pour donner du temps à la négociation avec les syndicats de médecins, opposés à la mesure, « pour trouver une voie de sortie par le haut ». Au final, le SML compte sur le débat en séance publique, qui débutera dès le 18 mars, pour que les députés suppriment cette mesure.
En revanche, le syndicat n’aborde pas, dans son communiqué, le fait que cette proposition de dispensation pharmaceutique se ferait sous protocole, avec des arbres décisionnels établis par la Haute Autorité de santé, et serait réalisée en exercice coordonné (dans le cadre de maisons de santé pluri-professionnelles, de centres de santé ou de communautés professionnelles territoriales de santé…). Une coordination que salue la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS), pour qui « il est souhaitable pour l’accès aux soins de nos concitoyens, que les pharmaciens puissent, dans des situations aiguës, agir dans le cadre d’une équipe de soins primaires coordonnée ». La FFMPS se place donc favorablement aux « évolutions permettant les coopérations entre professionnels de l’équipe, à partir du moment où elles sont coordonnées, négociées et encadrées par des protocoles. C’est déjà aujourd’hui le cas pour la vaccination », avance-t-elle.
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